La prise en charge de la peau péri-lésionnelle est un point essentiel mais souvent négligé, malgré l’impact sur la préparation du lit de la plaie et la cicatrisation. Ces altérations rendent les soins douloureux, compliquent le choix des pansements, et retardent la cicatrisation. Il peut être difficile de distinguer une inflammation péri-ulcéreuse d’origine infectieuse, d’une dermite d’irritation, ou d’un eczéma de contact. Les mécanismes en cause peuvent être intriqués. Les patients porteurs d’ulcères de jambe sont souvent âgés et différentes comorbidités et traitements viennent fragiliser davantage leur état cutané, de même qu’une dénutrition ou des carences vitaminiques, très fréquentes dans cette population, vivant en EHPAD, ou à domicile.

L’analyse précise des signes dermatologiques présents en périphérie d’un ulcère de jambe peut permettre de poser un diagnostic et orientera de façon déterminante la prise en charge, lors des différentes phases du soin de la plaie et permettra d’éviter certaines erreurs. Les agents nettoyants doivent être adaptés à l’état cutané, de même que les topiques utilisés en protection. Certains produits sont à proscrire car irritants tandis que d’autres topiques de galénique adaptés à ces localisations peuvent permettre de prévenir l’apparition de ces altérations cutanées péri-lésionnelles. Les techniques de soins doivent être maîtrisées pour limiter les douleurs induites tout en réalisant des détersions et désincrustages nécessaires au processus de cicatrisation. Le choix du dispositif et la fréquence de renouvellement sont conditionnés par l’état de la peau péri-lésionnelle : les pansements non adhésifs seront privilégiés et certaines classes plus adaptées à l’état de la peau et non douloureuses au retrait. Enfin, la prévention de ces altérations cutanées doit faire l’objet d’une attention et d’une réflexion toute particulière, à chaque réfection de pansement de plaie chronique.