Souffrances carpo-métacarpiennes, dont la rhizarthrose - 09/02/23
Carpometacarpal joint disorders, including basal thumb osteoarthritis
Résumé |
Les atteintes des articulations carpo-métacarpiennes ne se limitent pas aux rhizarthroses. Certains traumatismes sévères peuvent induire des luxations des articulations carpo-métacarpiennes II à V, et des impacts répétés peuvent aussi induire leur arthrose précoce avec (carpe bossu), mais aussi sans ostéophytose dorsale. Ces arthroses sont facilitées par des ossicules surnuméraires entre les carpo-métacarpiennes II et III. Les arthrites chroniques juvéniles et de l’adulte peuvent aussi induire des érosions précoces des carpo-métacarpiennes. Les travaux récents sur la pathogénie des rhizarthroses attribuent un rôle central à une instabilité acquise de la 1re carpo-métacarpienne dans la genèse des douleurs (d’origine surtout capsulaire, lors des mouvements de cisaillement). Les lésions osseuses semblent plus source de raideurs et malpositions. Ceci explique la nette prédominance féminine, et l’absence de corrélation fréquente entre douleurs et chondrolyse/ostéophytose. Cette instabilité peut résulter de dysplasies du trapèze, mais surtout de distensions de certains des 16 ligaments ceinturant l’articulation, dont le ‘beak-ligament’ intra-articulaire. Leur atteinte affecte aussi la qualité de verrouillage de la 1re carpo-métacarpienne par les muscles qui s’insèrent à la base du 1er métacarpien. Ceci explique que le traitement de référence non-chirurgical reste le port durable d’une attelle rigide. Les études randomisées versus placebo de corticoïdes ou d’acide hyaluronique n’ont pour l’instant pas démontré de nette efficacité. Du fait d’une évolution naturelle fréquente vers l’amélioration spontanée des rhizarthroses, il faut n’adresser au chirurgien que les patients au contexte psychologique favorable, et après un délai suffisant de traitement médical, mais plus tôt si une subluxation dorsale de la base du 1er métacarpien est durablement documentée.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Carpometacarpal (CMCs) joints II to V can also be sources of pain, either following serious injuries with luxations of CMCs II to V, or chronic stresses leading to osteoarthritis, with (carpal boss) or without dorsal osteophytosis. These osteoarthritis can be fostered by surnumerous ossicles between CMC II and III. Early erosions of CMC II to V are frequently observed in juvenile chronic polyarthritis, whereas only chondrolysis occurs in most adult polyarthritis. Recent works on CMC-1 osteoarthritis point to a central role of instability, chondrolysis and osteophytosis being responsible for stiffness but poorly associated with pain, which seems to arise mostly from capsular stretching during shearing stresses. The CMC-1 instability can result from trapezal dysplasia and/or various lesions of the 16 ligaments stabilizing this joint, including the beak ligament (which also leads to less efficient thenar muscle contractions). Secretion of relaxin may account for such increased instability and the greater and earlier occurrence of CMC-1 osteoarthritis in females. A rigid cast of the thumb seems the most effective non-surgical treatment. Double-blind randomised studies versus placebo could not demonstrate the usefulness of either corticosteroids or hyaluronan. Since spontaneous improvement of pain and disability are often noticed, surgery should not be considered before several months, but may be even more appropriate in patients with chronic dorsal sub-luxation of the first metacarpal bone.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Carpo-métacarpiennes, Rhizarthroses, Instabilité, Ligaments, Ligament antérieur oblique, Attelle
Keywords : Carpo-metacarpal joints, Osteoarthritis, Instability, Ligaments, Beak-ligaments, Rigid orthosis
Plan
Vol 90 - N° 1
P. 70-78 - janvier 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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