Anesthésiques locaux - 01/01/98
274, chemin de Bellevue, Bredannaz, 74210 Doussard France
Résumé |
Les anesthésiques locaux (AL) sont des drogues qui ont la propriété d'interrompre, d'une manière réversible, la propagation de l'influx nerveux.
Ils agissent en bloquant les canaux sodiques des axones.
Ils sont divisés en deux grands groupes : les aminoesters et les aminoamides.
Leur structure physicochimique et leur pharmacocinétique (absorption, distribution, métabolisme) conditionnent leur activité : puissance, délai d'action, durée d'action, bloc différentiel sensitivomoteur.
Leurs effets pharmacologiques induisent une toxicité différente suivant leur famille et suivant chacun des produits dans chaque famille.
L'AL idéal devrait :
- être puissant ;
- avoir un délai d'action court et une durée d'action plus ou moins longue ;
- avoir un bloc différentiel sensitivomoteur important (bloc moteur flexible et bloc sensitif long) ;
- et bien sûr ne pas présenter de toxicité ni cardiaque ni neurologique.
Bien que l'AL idéal ne soit pas encore synthétisé, on possède un large éventail de produits satisfaisants.
Dans la famille des aminoesters, la procaïne est utilisée seulement en cas de contre-indication des aminoamides : sa puissance est très moyenne et ses propriétés allergisantes non négligeables.
En revanche, dans la majorité des actes réalisés sous anesthésie locale ou locorégionale, on a le choix entre de nombreux AL de la famille des aminoamides.
Le chef de file, moyennement puissant et peu toxique est la lidocaïne. Son métabolisme est hépatique (comme tous les aminoamides) d'où sa contre-indication dans les insuffisances hépatiques. Suivant les indications, on emploie la mépivacaïne (peu recommandée chez la femme enceinte), l'articaïne (AL de choix chez la femme enceinte) ou la ropivacaïne (plus puissante et peu toxique), qui à l'heure actuelle est considérée comme l'AL le plus satisfaisant. La lévobupivacaïne, à l'étude, ne semble pas apporter plus d'avantage.
Tous ces produits ont leurs indications : procaïne en cas de déficit hépatique, mais risque de réactions allergiques, articaïne chez la femme enceinte, bupivacaïne pour sa puissance mais attention à sa toxicité cardiaque, ropivacaïne très souvent et EMLA® pour les enfants.
Le risque zéro n'existant pas, il faut prévoir, surtout au cabinet dentaire, des anticonvulsivants, de l'oxygène et savoir prendre toutes les précautions pour qu'un accident cardiaque ne se produise pas.
Mots-clés : anesthésiques locaux, AL, influx nerveux, aminoester, aminoamide, cocaïne, procaïne, lidocaïne, ropivacaïne, bloqueurs de canaux sodiques, bloqueurs de canaux potassiques
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