Certaines variations anatomiques du fémur proximal peuvent rendre l’arthroplastie totale de la hanche (ATH) plus difficile. Les tiges en titane courtes, droites, cannelées et coniques comme la Wagner Cone peuvent être utiles en présence d’un petit canal fémoral, une version accrue du col du fémur, une importante différence de longueur de jambe ou une déformation du fémur proximal. L’utilisation d’implants standards chez ces patients est associée à un taux élevé de complications. Par conséquent, nous avons réalisé une étude rétrospective visant à répondre aux questions suivantes : Chez des sujets avec anatomie fémorale difficile, (1) la tige conique de Wagner peut-elle offrir une survie acceptable de l’implant à moyen et long terme, (2) aider à minimiser les événements indésirables périopératoires, (3) produire un résultat clinique favorable mesuré par le score WOMAC et (4) être associée à un remodelage osseux fémoral radiographique favorable lors du dernier suivi ?

La tige conique de Wagner est une solution avantageuse pour le fémur proximal déformé dans les ATH complexes.

Notre cohorte est issue des dossiers médicaux de 88 patients (103 hanches) ayant subi une prothèse totale de hanche (PTH) primaire avec la tige de type Wagner Cone. Les données démographiques et chirurgicales ont été analysées rétrospectivement. Onze patients (12 hanches) ont été exclus (7 hanches suivies depuis moins de 2 ans ou perdues de vue, 3 hanches pour lesquelles la tige Wagner a été utilisée dans la cadre d’une reprise et 2 tiges Wagner insérées pour traiter une fracture péri prothétique). Il restait donc 77 patients (91 hanches) avec des tiges coniques Wagner implantées depuis plus de 2 ans entre mars 2003 et février 2017 par 7 chirurgiens dans 3 hôpitaux universitaires. La révision des implants, les réopérations, le score WOMAC et les analyses radiographiques ont été enregistrés lors du dernier suivi.

Après un suivi moyen de 7,8 ans (intervalle : 2,0–16,2), la survie de la tige Wagner était de 98,9 % (IC 95 % : 94 à 100 %) avec une seule révision de la tige (1,1 %) pour défaut d’ostéointégration (cas d’ostéopétrose). Toutefois, cinq (5,5 %) révisions de l’acétabulum ont été effectuées, une pour un descellement aseptique, deux pour une réaction indésirable aux débris métalliques et deux pour une infection. D’autres complications sans reprise incluent : une (1,1 %) neuropathie sciatique et quatre (4,4 %) fractures peropératoires. Le score moyen WOMAC était de 90,5±11,4 (59–100). L’analyse radiographique a montré des signes clairs d’ostéointégration de la tige et un remodelage osseux hypertrophique dans 82 cas (92,1 %).

Dans des cas de remplacement de la hanche complexes, la tige conique de Wagner a démontré un faible taux de complication, un remodelage osseux favorable, d’excellents résultats cliniques et une survie à moyen terme quasi parfaite. Il s’agit d’une option sûre, fiable et avantageuse pour les prothèses primaires complexes.

IV ; étude rétrospective.