Automédication et mésusage - 26/01/23
Self-medication and drug misuse
Résumé |
L’automédication est définie comme la prise d’un ou plusieurs médicaments, sur sa propre initiative sans avis médical et sans le conseil d’un pharmacien. Le médicament peut être acheté sans ordonnance en pharmacie ou être présent dans la pharmacie familiale. Les médicaments utilisés en automédication sont utilisés pour le traitement des pathologies dites « mineures » avec un profil d’effet indésirable « sécurisant » lorsqu’ils sont utilisés de manière appropriée. Néanmoins, pour nombreux de ces médicaments, les informations concernant leur efficacité et leur risque s’avèrent insuffisantes et non transparentes. Les auteurs décrivent les dangers de l’automédication et leur mésusage à travers divers exemples, comme l’utilisation des décongestionnants oraux dans le rhume pouvant générer des effets indésirables rares mais graves (effets indésirables cardiovasculaires ou neurologiques). En effet, la porosité des frontières entre les différents statuts des produits de santé facilite leur changement de statut. L’augmentation des passages du « médicament » aux produits plus faiblement réglementés, la banalisation de leur utilisation par le public et leur consommation croissante nécessitent la sensibilisation des consommateurs, mais aussi des professionnels de santé. Durant la pandémie de la COVID-19, plusieurs produits ont été commercialisés comme dispositif médical comme agent virucide (spray nasal) sans aucune efficacité. En conclusion, face à une utilisation croissante des produits (médicament, complément alimentaire, dispositif médical…) en automédication, il est nécessaire de disposer d’une base d’informations grand public, indépendantes, présentant une recommandation de médicaments validés par des experts et de garantir le maintien sur le marché des médicaments avec un rapport bénéfice/risque favorable, grâce à une pharmacovigilance active pour la détection des effets indésirables graves ou rares.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Self-medication means to take drugs without getting permission from a doctor or without following the advice of a pharmacist. The drug could be bought without prescription in pharmacy or be available in family pharmacy. Self-medication drugs are considered to be safe for an appropriate use for the treatment of pathologies classed as “minor”. However, data about their efficacy and risk remain insufficient and non transparent. The authors describe the danger of self-medication and the misuse of these drugs by several examples, such as per os nasal decongestants used for common cold which should induce rare but serious adverse effects (cardiovascular or neurologic adverse effects). In fact, the absence of clear distinction between the different statutes of health products facilitates their status changes. The increasing shift from “medicines” to less regulated products, the trivialization of their use by the public and their increasing consumption require to raise the awareness of consumers and health professionals. Furthermore, during the COVID-19 pandemic, several products were marketed as medical device as virucidal agent (nasal spray) without any efficacy. In conclusion, taken into account the increase use of products (drugs, food supplement, medical device…) in self-medication, it should be necessary to dispose an independent public database for self-medication drugs with validated guidelines and to guarantee the marketing of these drugs with a favourable benefit/risk ratio by an active pharmacovigilance for detection of rare or serious adverse effects.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Automédication, Mésusage de médicament, Pharmacovigilance
Keywords : Self Medication, Drug misuse, Pharmacovigilance
Plan
☆ | Séance commune de l’Académie nationale de médecine et de l’Académie nationale de pharmacie du 16 novembre 2022 à l’Académie nationale de Pharmacie. |
Vol 207 - N° 2
P. 178-185 - février 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.