Alcool et virus - 18/01/23
Résumé |
L'alcool est un produit psychoactif susceptible d'entraîner une dépendance physique et psychologique, responsable aussi d'atteintes systémiques, neurologiques, pancréatiques, cardiaques et hépatiques. Il existe des interactions réciproques physiopathologiques, épidémiologiques et thérapeutiques entre consommation excessive d'alcool et virus des hépatites. Cela se traduit par un effet synergique entre alcool et infection chronique pour accroître la sévérité de la maladie hépatique sous-jacente, morbidité et la mortalité. L'hépatotoxicité de l'alcool justifie le dépistage systématique d'un mésusage chez les patients infectés par les virus de l'hépatite B (VHB) et/ou C (VHC), d'autant que leur prévalence est augmentée chez les patients alcoolodépendants. Réciproquement, le mésusage d'alcool doit être recherché en cas d'infection chronique par le VHC et/ou le VHB car il augmente le risque d'évolution vers la cirrhose et le carcinome hépatocellulaire des hépatites virales chroniques. Cela justifie une prise en charge transdisciplinaire, hépatologique et addictologique, qui associe virosuppression durable et abstinence. D'autant que le mésusage d'alcool n'a pas d'impact sur l'efficacité des traitements antiviraux, et que la prise en charge d'une hépatite virale peut même être l'occasion d'une (ré-)entrée dans le soin addictologique. Un sevrage réduit de moitié le risque de carcinome hépatocellulaire, de décompensation de la cirrhose et de décès. Si le confinement a réduit les ventes d'alcool, de nombreux pays ont observé des augmentations significatives des ventes « domestiques » et environ 14 % de la population a rapporté une augmentation significative de sa consommation d'alcool. Une augmentation des hospitalisations pour hépatopathies sévères liées à l'abus d'alcool et des transplantations hépatiques pour hépatopathies liées à l'abus d'alcool ont été observées au cours de la première vague de coronavirus disease 2019 (Covid-19). La surmortalité liée à la Covid-19 des patients avec abus d'alcool et/ou hépatopathies sévères pourrait être en partie liée à un moindre accès à la réanimation et à la ventilation mécanique. Le cocktail détonant entre infections virales et abus d'alcool justifie donc information, dépistage et prises en charge adaptées.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots-clés : Abus d'alcool, Virus de l'hépatite B, Virus de l'hépatite C, Covid-19, Hépatopathies chroniques, Cirrhose, Carcinome hépatocellulaire, Vaccination
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