Impact de la pollution atmosphérique sur la survie de la fibrose pulmonaire idiopathique selon le polymorphisme MUC5B - 12/01/23
Résumé |
Introduction |
Le rôle néfaste de la pollution atmosphérique sur la fibrose pulmonaire idiopathique (FPI) a été montré dans diverses études. Dans cette population, la mortalité a été associée à l’exposition aux particules (PM10, PM2.5). Les effets néfastes de la pollution peuvent être modulés par le terrain génétique. Le polymorphisme MUC5B est associé à la FPI et également un facteur de bon pronostic. Ce travail a pour objectif d’étudier l’impact de la pollution sur la survie de la FPI selon de statut MUC5B.
Méthodes |
Les patients ont été sélectionnés depuis la cohorte prospective multicentrique française de FPI (COhorte FIbrose, COFI), avec un suivi pendant 5 ans. L’adresse résidentielle géocodée a été récupérée afin d’attribuer à chaque patient un niveau d’exposition aux polluants (O3, NO2, PM2.5, PM10) de l’inclusion à la fin du suivi, à partir de la station de qualité de l’air la plus proche du domicile. L’analyse du polymorphisme MUC5B rs35705950 a été réalisée. Un modèle de Cox, ajusté sur la CVF et l’âge, a permis d’estimer l’impact de la pollution sur la survie selon le statut MUC5B.
Résultats |
Parmi les 236 patients inclus dans COFI, 117 avaient une analyse du polymorphisme MUC5B et des données d’exposition à la pollution disponibles. Trente-huit (33 %) patients avaient un statut allélique GG, 63 (54 %) GT et 16 (1 %) TT. Les niveaux d’expositions moyens (O3, NO2, PM2.5, PM10) étaient comparables quel que soit le statut allélique. Les patients ayant au moins un allèle T avaient une meilleure CVF initiale (80,2±20,6 % vs 68,5±18,7 %, p=0,003), et un taux de mortalité moindre par rapport aux patients GG (31/38, 82 % vs 45/79, 57 %, p=0,016). L’incidence d’une exacerbation aiguë était identique quel que soit le statut allélique. Les patients ayant au moins un allèle T avaient une meilleure médiane de survie (41 [35–72] mois vs 23 [20–36] mois, HR : 0,51, IC95 % [0,32–0,81], p=0,003). Dans la population globale seules les PM2.5 avaient un impact négatif sur la survie (HR : 1,26, IC95 % [1,11–1,44], p=0,0005, indépendamment de l’âge, de la CVF et du statut MUC5B). Enfin, au sein des patients porteurs d’un allèle T, l’exposition aux PM2.5 avait également un impact négatif sur la survie (HR : 1,19, IC95 % [1,04–1,36]).
Conclusion |
L’étude confirme le lien entre polymorphisme MUC5B et survie de la FPI, mais celui-ci ne semble pas influencer les effets délétères des particules fines.
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Vol 15 - N° 1
P. 3-4 - janvier 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.