Caractéristiques cliniques et tumorales, selon le sexe, du cancer bronchique primitif (CBP) en France : Résultats de l’étude KBP 2020 - 12/01/23
Résumé |
Introduction |
Les études observationnelles prospectives multicentriques KBP-CPHG menées tous les 10 ans constituent trois cohortes consécutives de CBP en France. L’augmentation de la proportion de femmes en 20 ans est significative (34,6% en 2020*vs*24,3% en 2010 et 16,0% en 2000, p<0,0001). Nous comparons ici en 2020 les caractéristiques cliniques et tumorales des femmes (F) et des hommes (H).
Méthodes |
Tous les nouveaux cas de CBP diagnostiqués en 2020 et suivis dans les services de pneumologie et/ou de pneumo-cancérologie des 82 CH participants ont été inclus.
Résultats |
3114 F et 5885 H ont été inclus. La proportion de fumeurs/ex-fumeurs reste plus importante chez les H que chez les F respectivement 93,7% (5501/5872) dont 56,5% actifs (3109/5501)*vs*75,6% (2353/3111) dont 69,7% actives (1639/2353). Chez les fumeurs, la quantité et la durée du tabagisme sont similaires dans les 2 sexes (médiane=40PA dans les 2 groupes, et durée de tabagisme=41 ans vs 40 ans, p=0.80). Les F sont plus jeunes au diagnostic (moyenne=66,9*vs*68,3 ans, p˂0,0001) et 25,9% ont moins de 60 ans*vs*18,9% pour les H. Les F sont en meilleur état général (PS 0-1=76,1%*vs*73,8%, p=0.02). Le mode de découverte du CBP est identique dans les 2 sexes. Les F présentent plus souvent un adénocarcinome (65,5% (2040/3114)*vs*51,2% (3010/5885), p˂0,0001) et moins souvent un carcinome épidermoïde (13,1%*vs*26,9%, p˂0,0001) indépendamment du statut tabagique. Il n’y a pas de différence sur l’expression de PDL1. Les F ont plus souvent un CBP localisé au diagnostic (22,2% (677/3114)*vs*18,0% (1030/5885), p<0.0001). La survie à un an et la médiane de survie sont meilleures chez les F, respectivement 62,1% (1832/2948) et 19,7 mois*vs*50,2% (2818/5609) et 12,6 mois, p<0.0001. En analyse multivariée, le sexe féminin reste un facteur indépendant de meilleur pronostic (HR=0.76 \[0.70–0.81\], p<0.001). Les recherches de mutation étaient plus souvent effectuées (64,2%*vs*52,1%, p˂0,0001), quel que soit le tabagisme, et une anomalie plus souvent retrouvée chez les F (49,6% (992/1998) vs 35,0% (1072/3065)). La mutation EGFR est plus fréquente chez la F (21,9% vs 6,7%, p˂0,0001) même chez les fumeuses ˃ à 20 PA (5,4% vs 1,4%, p˂0,001). La mutation STK11 est plus fréquente chez les hommes (18,2% vs 9,8%, p˂0,001).
Conclusion |
En 2020, 1 fumeur actif sur 3 de la cohorte KBP est une F. Au diagnostic, la F est plus jeune et le CBP est de stade plus précoce, plus souvent de type adénocarcinome et plus fréquemment muté, notamment EGFR indépendamment du statut tabagique. Le sexe féminin est un facteur indépendant de meilleur pronostic.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 15 - N° 1
P. 227-228 - janvier 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.