Comportement à risque et tuberculose pulmonaire - 12/01/23
Résumé |
Introduction |
La toxicomanie, l’alcoolisme et les comportements sexuels à risque sont des facteurs d’évolution défavorable de la tuberculose pulmonaire (TBP). Peu d’études tunisiennes ont traité de façon spécifique l’impact des comportements à risques (CAR) sur l’évolution de la TBP.
Méthodes |
Il s’agissait d’une étude rétrospective comparative incluant 140 patients hospitalisés pour TBP pris en charge durant la période entre 2013 et 2019 réalisée au service de pneumologie de l’hôpital la rabta. Deux groupes ont été définis : groupe 1 (G1) : patients atteints de TBP ayant des comportements à risque (n=89) ; groupe 2 (G2) : patients atteints de TBP qui n’ont pas des comportements à risque (n=51). L’objectif de notre travail était d’étudier les caractéristiques épidémiologiques, cliniques, radiologiques, bactériologiques et évolutives de la TBP chez les patients ayant des CAR.
Résultats |
Notre étude a colligé 140 patients tuberculeux. L’âge moyen était de 47,77±17 ans et allait de 17 ans à 95 ans avec un sex-ratio à 3,82. Quarante-quatre patients étaient éthyliques (49,4 %), 29 patients avaient des comportements sexuels à risque (32,5 %) et 16 patients avaient une toxicomanie aux drogues (18,1 %). Les patients du G1 étaient plus jeunes (33,8±8,2 ans versus 47±13 ans ; p=0,001) avec une nette prédominance masculine (G1 : 97 % versus G2 : 57 %, p=0,01). Les conditions socioéconomiques étaient plus mauvaises dans le groupe G1 (71 % versus 56 % avec p=0,02) avec un niveau d’instruction bas était noté chez le G1. Il n’y avait pas de différence significative concernant la présentation clinique et les comorbidités entre les deux groupes. Le délai de consultation était plus long pour le G1 (54±45jours versus 41±22jours, p=0,035) mais le délai de confirmation de diagnostic était similaire dans les deux groupes. Sur le plan radiologique ; une atteinte radiologique étendue et bilatérale était plus observé dans le G1 (21 % versus 13 %, p=0,033) avec prédominance des lésions cavitaires (48 % versus 31 %, p=0,01). Une mauvaise observance thérapeutique était plus fréquemment retrouvée chez les patients du G1 (34,5 % versus 26 % ; p=0,047). L’évolution clinique était favorable sous traitement chez les deux groupes. Un retard de négativation supérieur à 2 mois était observé essentiellement chez le groupe G1 mais sans différence significative avec p=0,067. Un retard de nettoyage radiologique était observé chez seulement 15 patients du G1 (16,8 % versus 5 % p=0,001).
Conclusion |
Cette étude montre que les CAR chez les patients atteints de tuberculose pulmonaire aggravent le pronostic de la maladie.
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Vol 15 - N° 1
P. 169 - janvier 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.