Évènements cardiovasculaires dans le syndrome d’apnées hypopnées obstructives du sommeil : orthèse d’avancée mandibulaire versus pression positive continue. Étude observationnelle - 12/01/23
Résumé |
Introduction |
Le traitement de première intention du Syndrome d’Apnées Hypopnées Obstructives du Sommeil (SAHOS) est la ventilation par Pression Positive Continue (PPC). En pratique, ce traitement est parfois difficilement toléré, pour plusieurs raisons (tolérance du masque, barrière psychologique, entourage…) conduisant à une observance médiocre. Chez ces patients, peut être proposée en seconde intention l’Orthèse d’Avancée Mandibulaire (OAM). Elle est moins efficace que la PPC pour contrôler les paramètres paracliniques de ventilation nocturne. On peut toutefois s’interroger : d’analyse pas toujours objective et reproductible, ces paramètres paracliniques de ventilation nocturne, critères intermédiaires, sont-ils les plus pertinents ? Il existe en effet très peu d’études publiées sur la morbi-mortalité à long terme du traitement par OAM dans le SAHOS sévère.
Méthodes |
Nous avons réalisé une étude transversale monocentrique incluant 172 patients dont le diagnostic de SAHOS sévère a été porté entre 2015 et 2017. Conformément aux recommandations nationales, tous se sont vus proposer un traitement par PPC en première intention puis, en cas de refus ou d’intolérance, par OAM. En 2021 et en 2022, ils ont été contactés par téléphone.
Résultats |
Leur statut thérapeutique au moment de l’appel a ainsi été déterminé (74 « PPC », 62 « OAM » et 36 « abandon de traitement »). Le critère de jugement principal (la survenue d’un événement cardiovasculaire ou leur décès) est survenu dans 13,51 % des patients traités par PPC, dans 9,67 % des patients traités par OAM, et dans 8,33 % des patients non traités sans différence significative entre les trois statuts (p=0,8).
Conclusion |
Nous avons ainsi montré que la morbi-mortalité cardiovasculaire n’est pas statistiquement différente entre un traitement par PPC ou, en cas de refus ou d’intolérance à la PPC, par OAM. Des précautions doivent être prises sur l’interprétation en cas d’abandon de traitement car l’effectif de ce groupe est nettement plus restreint. Ce travail a permis d’identifier des axes de recherche et d’amélioration concernant le traitement du SAHOS. En effet, il convient maintenant de réaliser une étude randomisée comparant PPC et OAM sur la morbi-mortalité cardiovasculaire. Cette étude permettrait également de comparer l’observance et la préférence de ces traitements.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 15 - N° 1
P. 149 - janvier 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.