Nivolumab (NIVO) plus ipilimumab (IPI) vs chimiothérapie (chimio) en traitement de première ligne du mésothéliome pleural malin (MPM) non résécable : résultats à 4 ans de l’étude CheckMate 743 - 12/01/23
Résumé |
Introduction |
L’étude CheckMate 743 (NCT02899299, CM743) de phase 3 randomisée a démontré que l’association NIVO+IPI prolonge significativement la survie globale (OS) des patients atteints d’un MPM non resecablevs chimio. L’identification des patients atteints d’un MPM pouvant bénéficier d’une immunothérapie reste un besoin non satisfait. Nous rapportons ici les résultats cliniques et l’analyse exploratoire des biomarqueurs avec un suivi de l’étude CM743 avec un suivi minimum de 4 ans.
Méthodes |
Les patients présentant un MPM non résécable non traité, sont stratifiés par histologie et genre et randomisés 1 : 1 pour recevoir NIVO (3mg/kg/2 semaines)+IPI (1mg/kg/6 semaines) pendant 2 ans maximum, ou de la chimio (/3 semaines) pour 6 cycles maximum. Le critère principal était l’OS ; les critères secondaires comprenaient la survie sans progression (PFS), le taux de réponse objective (ORR), et le taux de contrôle de la maladie (DCR) ; les critères exploratoires incluaient la tolérance et l’analyse des biomarqueurs. L’OS a été évaluée en fonction des taux de mésothéline soluble (MSLN) à l’inclusion (élevés, moyens, faibles via un test ELISA) et de l’expression des gènes suppresseurs de tumeurs spécifiques du MPM (TP53, BAP1, SETD2, NF2, LATS2 via séquençage de l’exome entier).
Résultats |
Avec un suivi minimum de 47,5 mois (gel de la base de données [DBL] : 6 mai 2022), le bénéfice d’OS s’est maintenu pour NIVO+IPI vs chimio, avec des taux d’OS à 4 ans de 16,8 % vs 10,7 % ; les taux de PFS à 4 ans étaient de 9,0 % vs 0 %, respectivement (Tableau 1). Un taux élevé de MSLN à l’inclusion (vs faible ou moyen) a été associé à une OS plus courte dans les deux bras. Le bénéfice d’OS tend à être en faveur de NIVO+IPI vs chimio quel que soit le taux de MSLN à l’inclusion (HR [IC 95 %], élevé : 0,72 [0,53–0,98], moyen : 0,77 [0,56–1,06], faible : 0,77 [0,56–1,05], respectivement). L’OS était en faveur de NIVO+IPI vs chimio dans le sous-groupe sans mutation (HR=0,67–0,72) et dans les différents sous-groupes avec une mutation des gènes suppresseurs de tumeur spécifiques au MPM (HR=0,41–0,55), à l’exception de la mutation SETD2 (HR=1,37). Les événements indésirables d’origine immunologique de grade 3/4 les plus fréquents pour NIVO+IPI étaient l’hépatite (5 %), la diarrhée/colite (4 %) et les éruptions cutanées (3 %), en accord avec les données de la DBL précédente.
Conclusion |
Avec un suivi minimum de 4 ans, NIVO+IPI continue d’apporter un bénéfice en survie durable et à long terme aux patients atteints d’un MPM non résécable vs chimio. Aucun nouveau signal de tolérance n’a été observé. Un taux élevé MSLN à l’inclusion est un facteur de mauvais pronostic pour OS. Le bénéfice d’OS avec NIVO+IPI vs chimio a été globalement observé quelles que soient les mutations des gènes suppresseurs de tumeurs spécifiques au MPM.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 15 - N° 1
P. 138-139 - janvier 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.