Dépression, anxiété et idées suicidaires à deux mois post-partum : données de l’Enquête Nationale Périnatale de 2021 - 11/01/23
Résumé |
Introduction |
La dépression du post-partum (DPP) est un trouble qui peut avoir des conséquences délétères tant sur la mère que sur le nouveau-né. De l’anxiété ou des idées suicidaires peuvent également s’accentuer ou apparaître après l’accouchement. À partir de données de l’Enquête Nationale Périnatale menée en 2021, nos objectifs étaient (i) d’estimer la prévalence de la DPP, de l’anxiété et des idées suicidaires à deux mois post-partum chez les femmes accouchées en France en 2021, (ii) de décrire la prévalence de la DPP selon les régions.
Méthodes |
Notre échantillon incluait 7136 femmes majeures résidant en métropole en 2021 et ayant complété les 10 items de l’auto-questionnaire Edinburgh Postnatal Depression Scale (EPDS) à deux mois post-partum. Les prévalences nationales de la DPP (score de l’EPDS≥13), de l’anxiété (EPDS-3A≥5) et des idées suicidaires (item 10 de l’EPDS≥1) ont été calculées. Pour la DPP et l’anxiété, des prévalences régionales ont été estimées. Les données ont été pondérées pour le traitement de la non-réponse.
Résultats |
En 2021, la prévalence nationale de la DPP deux mois après l’accouchement était de 16,7 % (IC95 % [15,7–17,7]). L’anxiété et les idées suicidaires concernaient 27,6 % ([26,5–28,8]) et 5,4 % ([4,7–6,1]) des femmes répondantes respectivement. Parmi les femmes atteintes de DPP, 83,3 % ([80,6–85,7]) présentaient également une symptomatologie anxieuse et 23,8 % ([12,1–26,9]) des idées suicidaires. On relevait une disparité régionale importante pour la DPP comme pour l’anxiété avec une prévalence variant de : (i) 11,5 % en Bourgogne-France-Comté, à 21,6 % en Centre-Val-de-Loire pour la DPP et (ii) 22 % en Normandie à 33,6 % en Centre-Val-de-Loire pour l’anxiété.
Discussion |
En France, en 2021, près d’une femme sur six avaient déclaré une dépression à deux mois post-partum, deux femmes sur cinq avaient un niveau d’anxiété important et un peu moins d’une femme sur 20 déclaraient des idées suicidaires. Ces résultats sont en accord avec les données internationales publiées. Ils soulignent le caractère fondamental des politiques de prévention, de repérage et de soutien des femmes en période périnatale, à travers par exemple les entretiens pré- et postnataux. D’autres analyses permettront d’analyser les profils des femmes les plus à risque.
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Vol 51 - N° 1
P. 78 - janvier 2023 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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