Utilisation d’un bDMARD ou tsDMARD dans le traitement des arthrites induites par les inhibiteurs de checkpoint immunitaires : étude BIORIC - 18/12/22
Club rhumatismes et inflammations
Résumé |
Introduction |
L’utilisation de biothérapies (bDMARDs) ou d’inhibiteurs de JAK (JAKi) est rare dans la prise en charge des patients présentant des arthrites induites par les inhibiteurs de checkpoint immunitaires (ICI). L’objectif de cette étude était d’évaluer leur efficacité et tolérance dans ce contexte.
Patients et méthodes |
Nous avons conduit une étude observationnelle rétrospective multicentrique en diffusant un appel à observations via le Club rhumatismes et inflammation (CRI) entre février 2021 et février 2022 afin d’identifier les patients atteints de cancer et ayant développé des arthrites induites par un ICI et traitées par bDMARD ou JAKi. Les données cliniques étaient rapportées par le rhumatologue ou l’interniste référent à l’aide d’une fiche de recueil standardisée.
Résultats |
Vingt patients (60 % d’hommes, âge médian 69,5 ans) ont été inclus, avec une présentation clinique s’apparentant à une polyarthrite rhumatoïde (n=16), à une pseudo-polyarthrite rhizomélique (n=2) ou à un rhumatisme psoriasique (n=2). Deux patients avaient une polyarthrite rhumatoïde préexistante à l’ICI. Au total, 90 % des patients ont été traités en première ligne par corticoïdes et 60 % ont reçu du méthotrexate avant le bDMARD ou le JAKi. Un traitement par anti-IL-6R était utilisé chez 13/20 patients (65 %), avec une amélioration de la symptomatologie articulaire chez 11/13 patients (85 %). Sous anti-IL-6R, rarement associé à la poursuite de l’ICI, il était rapporté une perforation intestinale (sur métastase occulte) chez un patient et une progression du cancer chez 6/13 patients (46 %). Les anti-TNF étaient utilisés chez 5/20 patients (25 %) avec une amélioration pour 4/5 patients (80 %) et une progression du cancer pour 3/5 patients (60 %). Deux complications infectieuses (diverticulite, pneumopathie) étaient observées sous anti-TNF. L’utilisation d’anakinra, de baricitinib et d’ustékinumab était rapportée chez un patient pour chaque molécule. La médiane de prescription du bDMARD ou du JAKI était de 17 semaines.
Conclusion |
Un traitement par anti-IL-6R semble actuellement la stratégie privilégiée pour un patient avec cancer et développant des arthrites sous ICI en réponse insuffisante aux corticoïdes et méthotrexate. Sur l’ensemble de la cohorte, une progression du cancer était mentionnée pour environ la moitié des patients et l’impact du bDMARD ou du JAKi reste à déterminer.
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Vol 89 - N° S1
P. A86 - décembre 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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