Pratiques et croyances alimentaires des patients atteints de maladies rhumatismales et relation avec les symptômes : résultats d’une étude transversale multicentrique - 18/12/22
Résumé |
Introduction |
Le régime alimentaire est un sujet de questionnement et de croyances chez les patients atteints de rhumatismes qui suivent parfois des conseils nutritionnels non scientifiquement prouvés pour soulager leurs symptômes. Notre objectif était d’étudier les pratiques et croyances alimentaires des patients atteints de rhumatismes et les facteurs associés à ces pratiques.
Patients et méthodes |
Étude transversale multicentrique, menée dans 6 services universitaires de rhumatologie ayant recruté des patients atteints de rhumatisme inflammatoire (RIC) avérés (polyarthrite rhumatoïde (PR) spondylarthrite axiale (SPA) ou d’arthrose digitale (AD)). Un autoquestionnaire était distribué aux patients, explorant les pratiques alimentaires et les effets perçus par les patients de l’alimentation sur les symptômes rhumatismaux (douleur, fatigue). Des analyses univariées et multivariées ont évalué les associations entre les pratiques alimentaires ou l’effet des aliments sur la douleur et les caractéristiques des patients.
Résultats |
Au total, 392 patients ont été inclus et analysés (123 PR, 161 SPA et 108 AD) d’âge moyen 56 ans ; 72 % des SPA et 82 % des PR recevaient un biomédicament. Vingt-six pour cent des patients suivaient ou avaient suivi au moins un régime (30 %, 24 % et 22 % des patients atteints respectivement de SPA, de PR et d’AD). Les régimes sans lait de vache ou sans gluten étaient les plus suivis par les patients atteints de RIC (respectivement 26 % et 25 % de l’ensemble des régimes), tandis que les régimes sans lait de vache et « détox » étaient les plus suivi par les patients atteints d’AD (respectivement 29 % et 26 %). Sur la totalité des régimes suivis, 51 % étaient associés à une diminution de la douleur et 62 % à une amélioration de l’état général. Seulement 18 % des patients avaient réalisé le régime sur les conseils d’un médecin. Quarante-deux pour cent des patients ont déclaré qu’au moins un aliment ou une boisson augmentait ou diminuait la douleur. Les produits laitiers, l’alcool, la viande rouge et les produits sucrés augmentaient plus souvent la douleur, alors que les légumes verts, les fruits, les poissons gras, les noix et le curcuma la diminuaient plus souvent. Dans les analyses multivariées, le recours aux médecines alternatives et complémentaires (MAC) était associé à la pratique d’un régime alimentaire dans la SPA et l’AD, mais pas dans la PR. Les croyances en matière de santé et le manque de soutien ou d’information étaient des déterminants importants de la pratique d’un régime ou d’un effet perçu sur les douleurs (Tableau 1).
Conclusion |
Vingt-six pour cent des patients atteints de maladies rhumatismales suivent ou ont suivi un régime d’exclusion, la plupart du temps sans l’avis du médecin et 42 % des patients rapportent un effet des aliments sur leurs symptômes avec des aliments potentiellement pro- ou anti-inflammatoires identifiés par les patients. Cette étude donne un aperçu des déterminants des pratiques et croyances alimentaires. Elle incite à inclure l’alimentation dans la gestion des maladies rhumatismales et à poursuivre la recherche.
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Vol 89 - N° S1
P. A81-A82 - décembre 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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