Risque d’événements cardiovasculaires aigus chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde traités avec du tofacitinib ou des inhibiteurs du TNF, une étude de cohorte nationale : étude RELATION - 18/12/22

Résumé |
Introduction |
Les patients (pts) atteints de maladie inflammatoire chronique, et notamment les pts atteints de polyarthrite rhumatoïde (PR), présentent un risque accru d’évènement cardiovasculaire (MACE) par rapport à la population générale. Il est donc primordial d’évaluer l’impact des DMARD biologiques ou ciblés (ex., tofacitinib et aTNF) sur le risque de MACE chez ces pts déjà à risque, en particulier suite aux résultats d’ORAL Surveillance qui a montré un risque plus élevé de MACE avec le tofacitinib (tofa), vs aTNF, chez des patients atteints d’une PR.
Patients et méthodes |
L’étude RELATION est une étude de cohorte observationnelle rétrospective utilisant le système national de données de santé français (SNDS). Les pts âgés de 18 ans ou plus, affiliés à l’assurance maladie française avec un diagnostic de PR et initiant le tofacitinib après le 1er novembre 2017 ou un aTNF après le 1er janvier 2010 (adalimumab, étanercept ou un autre aTNF, sans exposition antérieure au tofacitinib) ont été suivis depuis le début du traitement jusqu’au 31 décembre 2020. Les pts ayant des antécédents de MACE au cours des 4 années précédant l’entrée dans la cohorte ont été exclus. Tous les MACE à l’exclusion des décès cardiovasculaires (CV) ont été définis par la première hospitalisation pour MACE en utilisant les codes ICD-10 ou le code d’examen médicaux pendant le suivi. Les comorbidités et les facteurs de risque cardiovasculaires (CV) traditionnels ont été identifiés à l’aide des hospitalisations, des examens ou de la dispensation de médicaments au cours des 4 années précédant l’entrée dans la cohorte. Le taux d’incidence (IR) non ajusté des MACE (hors décès d’origine CV) a été évalué chez les pts initiant soit le tofacitinib, soit un aTNF. Les intervalles de confiance (IC) à 95 % associés ont été calculés à l’aide de la distribution exacte de Poisson et étaient bilatéraux [1 ].
Résultats |
Entre 2010 et 2020, un total de 39 578 patients atteints de PR ont été inclus. Parmi eux, 2811 ont initié le tofacitinib et 36 767 ont initié un aTNF (dont adalimumab : 10 621, etanercept : 16 512, autres aTNF : 9634). Les patients avaient un âge moyen de 53 ans à l’entrée de la cohorte et étaient majoritairement des femmes (72 % à 81 %). Environ 61 % de la cohorte présentaient au moins un facteur de risque CV, l’hypertension artérielle étant le plus fréquent (35,2 % des patients). La proportion de patients présentant un facteur de risque CV était numériquement plus élevée dans le groupe tofacitinib. Les deux principaux co-médicaments à l’initiation du traitement dans les deux groupes étaient le méthotrexate (60,9 %) et les corticoïdes (50,8 %). Trente-huit MACE sont survenus dans le groupe tofacitinib (IR : 8,1 [5,9–11,1] pour 1000 années-patients [PA]) et 1880 sont survenus dans le groupe aTNF (IR : 9,2 [8,4–9,7] pour 1000 PA). L’IR pour 1000 PA de l’IDM, de maladie artérielle périphérique et de maladie cérébrovasculaire était respectivement de 4,24 (2,74–6,58), 0,85 (0,32–2,25) et 2,97 (1,76–5,01) dans le groupe tofacitinib et 5,43 (5,12–5,76), 1,36 (1,21–1,52) et 2,92 (2,70–3,16) dans le groupe aTNF.
Conclusion |
Cette étude a évalué la survenue de MACE chez des patients atteints de PR initiant le tofacitinib ou un aTNF dans une cohorte nationale française. Des résultats comparatifs ajustés permettront de comparer ces occurrences entre les différents groupes d’intérêt.
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Vol 89 - N° S1
P. A71 - décembre 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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