Risque de tumeurs malignes chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde traités avec du tofacitinib ou des anti-TNF, une étude nationale : étude RELATION - 18/12/22

Résumé |
Introduction |
Les patients (pts) atteints de maladie inflammatoire chronique, et notamment les pts atteints de polyarthrite rhumatoïde (PR), présentent un risque accru de cancer (Kc) par rapport à la population générale. Il est donc primordial d’évaluer l’impact des DMARD biologiques ou ciblés (ex, tofacitinib et aTNF) sur le risque d’évolution d’un cancer chez ces pts déjà à risque, en particulier suite aux résultats d’ORAL Surveillance [1 ] qui a montré un risque plus élevé de malignités (hors cancers cutanés non mélanomateux [CCNM]) avec le tofacitinib (tofa), vs aTNF, chez des patients atteints d’une PR.
Patients et méthodes |
L’étude RELATION est une étude de cohorte observationnelle rétrospective utilisant le système national de données de santé français (SNDS). Les pts âgés de 18 ans ou plus, affiliés à l’assurance maladie française avec un diagnostic de PR et initiant le tofacitinib après le 1er novembre 2017 ou un aTNF après le 1er janvier 2010 (dont adalimumab, étanercept ou un autre aTNF, sans exposition antérieure au tofacitinib) ont été suivis depuis le début du traitement jusqu’au 31 décembre 2020. Les pts ayant des antécédents de malignité (hors CCNM) au cours des 4 années précédant l’entrée dans la cohorte ont été exclus. Tous les événements de malignité ont été définis par la première hospitalisation pour malignité en utilisant les codes ICD-10 pendant le suivi. Les comorbidités et les facteurs de risque cardiovasculaires (CV) traditionnels ont été identifiés à l’aide des hospitalisations, des examens ou de la dispensation de médicaments au cours des 4 années précédant l’entrée dans la cohorte. Le taux d’incidence (IR) non ajusté des Kc (hors CCNM) a été évalué chez les pts initiant soit le tofacitinib, soit un aTNF. Les intervalles de confiance (IC) à 95 % associés ont été calculés à l’aide de la distribution exacte de Poisson et étaient bilatéraux [1 ].
Résultats |
Entre 2010 et 2020, un total de 39 578 patients atteints de PR ont été inclus dans l’étude. Parmi eux, 2811 ont initié le tofacitinib et 36 767 ont initié un aTNF (adalimumab : 10 621, étanercept : 16 512, autres aTNF : 9634). Les patients avaient un âge moyen de 53 ans à l’entrée de la cohorte et 72 % à 81 % étaient des femmes. Environ 61 % de la cohorte présentaient au moins un facteur de risque CV cardiovasculaire, l’hypertension artérielle étant le plus fréquent (35,2 %). La proportion de patients présentant un facteur de risque CV était numériquement plus élevée dans le groupe tofacitinib. Les deux principaux co-médicaments à l’initiation du traitement dans les deux groupes étaient le méthotrexate (60,9 %) et les corticoïdes (50,8 %). Vingt-huit événements incidents de malignité sont survenus dans le groupe tofacitinib (IR : 5,9 [4,1–8,6] pour 1000 patients-année [PA]) et 1518 sont survenus dans le groupe aTNF (IR : 7,4 [7,0–7,8] pour 1000 PA). Les IR pour 1000 PA du Kc du sein, du Kc colorectal et du Kc du poumon étaient respectivement de 0,42 (0,11–1,69), 0,63 (0,20–1,97) et 1,48 (0,71–3,11) dans le groupe tofacitinib et 1,48 (1,33–1,66), 0,82 (0,70–0,95) et 1,39 (1,24–1,56) dans le groupe aTNF. Aucun incident de lymphome n’a été reporté chez les pts traités par tofacitinib, il a été reporté chez 93 patients traités par aTNF avec un IR de 0,44 (0,36–0,55). L’IR des autres cancers était de 4,9 (3,2–7,4) et de 5,0 (4,7–5,3) pour 1000 PA dans les groupes tofa et aTNF respectivement.
Conclusion |
Cette étude a évalué la survenue de tumeurs malignes chez les patients atteints de PR qui ont initié le tofacitinib ou un aTNF dans une cohorte nationale française. Des résultats comparatifs ajustés permettront de comparer cette occurrence entre les différents groupes d’intérêt.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 89 - N° S1
P. A70 - décembre 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?