Équilibre global du rachis, sarcopénie, performances physiques et risque de chute dans la population générale âgée : étude de cohorte SAFE - 18/12/22
Résumé |
Introduction |
Le vieillissement résulte typiquement en une détérioration de l’équilibre global du rachis, avec la mise en jeu de mécanismes de compensation. Le rôle de l’équilibre global – sagittal et frontal – du rachis dans la survenue des chutes et des troubles de la mobilité dans la population générale âgée doit notamment encore être élucidé.
Nous présentons ici l’analyse finale de l’étude de cohorte SAFE, portant sur l’association entre l’équilibre global du rachis, la sarcopénie, les performances physiques et le risque de chute.
Patients et méthodes |
SAFE est une cohorte prospective observationnelle avec suivi longitudinal, menée à Genève (Suisse), dans laquelle ont été inclus 110 sujets âgés vivant dans la communauté et sans antécédent de chirurgie rachidienne instrumentée.
Les évaluations incluent, entre autres : radiographies du squelette entier en position debout à partir du système EOS®, absorptiométrie biphotonique à rayons X, examen clinique, historique de chute dans les 12 derniers mois et tests de la fonction physique (ex., Short Physical Performance Battery [SPPB]). Les paramètres spino-pelviens mesurés incluent notamment, parmi d’autres, l’angle spino-sacré (SSA) et la distance C7-CSL pour l’équilibre global sagittal et frontal, respectivement.
Résultats |
À l’inclusion, parmi les 110 sujets (âge moyen, 75 ans ; 76 % femmes), 40 (36 %) avaient chuté au moins une fois durant les 12 derniers mois, 19 (17 %) avaient un score SPPB altéré≤9, 8 (7 %) étaient sarcopéniques selon les critères EWGSOP2.
Dans l’analyse finale transversale, l’équilibre global sagittal du rachis était associé de manière indépendante aux performances physiques, après ajustement pour l’âge, le sexe, les comorbidités et les fractures vertébrales (coefficient de régression ajusté SSA/SPPB=0,04, IC95 % [0,00–0,08] ; p=0,038).
L’équilibre global frontal du rachis était associé de manière indépendante avec les antécédents de chute, après ajustement pour l’âge, le sexe, les comorbidités, les fractures vertébrales et le score SPPB (odds ratio C7-CSL/chuteur=1,59, IC95 % [1,10–2,31] ; p=0,015 ; incidence rate ratio C7-CSL/nombre de chutes=1,30, IC95 % [1,01–1,68] ; p=0,042).
La sarcopénie était par ailleurs associée de manière indépendante avec l’équilibre global sagittal du rachis (odds ratio ajusté sarcopénie/SSA=0,89, IC95 % [0,80–0,99] ; p=0,045).
Conclusion |
Ces résultats, qui viennent confirmer nos résultats préliminaires, démontrent que l’équilibre global du rachis est un contributeur indépendant du risque de chute et de la diminution des performances physiques chez le sujet âgé. Les analyses longitudinales de cette cohorte, dont les évaluations de suivi à 3 ans sont en cours, devraient révéler dans quelle mesure l’équilibre global du rachis est associé aux chutes et fractures incidentes ainsi que le rôle des mécanismes de compensation.
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Vol 89 - N° S1
P. A58 - décembre 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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