Intérêt de la TEP-TDM pour l’identification des greffes septiques ostéoarticulaires en cas de suspicion d’endocardite infectieuse - 18/12/22

Résumé |
Introduction |
Selon des études anciennes, il est admis qu’environ 15 % des endocardites infectieuses (EI) s’accompagnent d’une greffe septique ostéoarticulaire (GSOA). Or, l’identification de ces GSOA peut avoir des conséquences thérapeutiques, notamment pour ce qui concerne le choix de l’antibiotique et sa durée. Grâce à sa bonne sensibilité, l’utilisation de la TEP-TDM chez les patients avec EI permet d’effectuer une cartographie des foyers septiques situés à distance qu’ils soient symptomatiques ou non. L’objectif principal de cette étude était d’analyser la prévalence de GSOA symptomatiques ou non, mises en évidence à la TEP-TDM, chez les patients ayant une suspicion d’EI. Les objectifs secondaires visaient à décrire leur prise en charge et à identifier les facteurs prédictifs de ces GSOA.
Patients et méthodes |
Selon des études anciennes, il est admis qu’environ 15 % des endocardites infectieuses (EI) s’accompagnent d’une greffe septique ostéoarticulaire (GSOA). Or, l’identification de ces GSOA peut avoir des conséquences thérapeutiques, notamment pour ce qui concerne le choix de l’antibiotique et sa durée. Grâce à sa bonne sensibilité, l’utilisation de la TEP-TDM chez les patients avec EI permet d’effectuer une cartographie des foyers septiques situés à distance qu’ils soient symptomatiques ou non. L’objectif principal de cette étude était d’analyser la prévalence de GSOA symptomatiques ou non, mises en évidence à la TEP-TDM, chez les patients ayant une suspicion d’EI. Les objectifs secondaires visaient à décrire leur prise en charge et à identifier les facteurs prédictifs de ces GSOA.
Résultats |
À partir de cette cohorte, nous avons inclus 174 patients avec une suspicion d’EI. Nous avons mis en évidence des GSOA chez 48 patients (27,6 %) dont deux tiers étaient asymptomatiques. Vingt et un d’entre eux (43,8 %) présentaient une ou plusieurs spondylodiscites, 31 (64,6 %) une ou plusieurs arthrites périphériques. La totalité des patients recevaient une bithérapie, comprenant la rifampicine dans un tiers des cas. Cependant, 6 patients n’ont pas bénéficié d’un traitement adapté, avec une durée trop courte d’antibiothérapie. En analyse univariée, la présence d’une douleur musculosquelettique (OR de 1,53 et p<0,0001), l’atteinte de la valve tricuspide (OR de 1,70 et p=0,0005), l’infection à Staphylococcus aureus (OR de 1,18 et p=0,047), le délai de positivité des hémocultures (OR de 1,03 et p=0,002), le taux de leucocytes (OR de 1,18 et p=0,014) ainsi que la découverte d’une porte d’entrée articulaire (OR de 1,63 et p=0,023) étaient associés à la présence d’une GSOA. La douleur et la présence d’une infection de la valve tricuspide étaient les seuls facteurs de risque restant associés à la présence d’une GSOA en analyse multivariée, avec des OR respectivement de 1,42 et 1,51 (p<0,0001 et 0,002).
Conclusion |
La TEP-TDM a un intérêt dans le bilan d’extension des EI, car il permet de mettre en évidence une « greffe septique » musculosquelettique chez 1 patient sur 4, dont deux tiers sont asymptomatiques, ce qui pourrait avoir un impact pronostique mais également justifier des ajustements thérapeutiques. L’infection de la valve tricuspide et l’existence d’une douleur ostéoarticulaire ont été identifiées comme prédictives de la présence d’une GSOA et seront les principaux facteurs à prendre en compte pour mieux cibler les patients justifiant d’une TEP-TDM en cas de suspicion d’EI.
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Vol 89 - N° S1
P. A46 - décembre 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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