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Rentabilité pour le diagnostic bactériologique des 1res et 2es ponctions biopsies disco-vertébrales dans les spondylodiscites bactériennes non mycobactériennes - 18/12/22

Doi : 10.1016/j.rhum.2022.10.052 
R. Cronier 1, , F. Grados 1, J. Meynier 2, D. Michel 3, J.P. Lanoix 4, E. Senneville 5, V. Goëb 1
1 Rhumatologie, CHU d’Amiens, Amiens 
2 Biostatistique, CHU d’Amiens, Amiens 
3 Radiologie, CHU d’Amiens, Amiens 
4 Infectiologie, CHU d’Amiens, Amiens 
5 Infectiologie, centre hospitalier de Tourcoing, Tourcoing 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Dans les spondylodiscites infectieuses (SDI), en cas d’hémocultures négatives, une 1re ponction-biopsie disco-vertébrale (PBDV) est indiquée. Si elle est stérile, la littérature ne permet pas de répondre clairement s’il faut prescrire une antibiothérapie probabiliste ou réaliser une 2e PBDV. L’objectif principal de cette étude était d’étudier la rentabilité des 1res et 2es PBDV. L’objectif secondaire était d’évaluer les facteurs cliniques, biologiques et d’IRM associés à une 1re PBDV positive.

Patients et méthodes

Il s’agissait d’une étude observationnelle, rétrospective, monocentrique. Les patients de plus de 18 ans, hospitalisés dans un CHU français pour une SDI non mycobactérienne et non fungique ayant bénéficié d’une PBDV entre le 01/01/2009 et le 31/10/2021, ont été inclus après relecture des dossiers informatisés. Pour les patients avec une 2e PBDV identifiant une bactérie pathogène, nous avons demandé de façon indépendante à 2 infectiologues quels traitements antibiotiques probabilistes ils préconiseraient après la 1re PBDV stérile sans connaissance de la 2e, puis, après connaissance du résultat de la 2e PBDV si le traitement probabiliste initialement proposé était efficace et s’ils changeraient de traitements antibiotiques.

Résultats

Au total, 152 SDI par voie hématogène et 25 par inoculation directe ont été inclus. Cent soixante-dix-sept patients ont eu une 1re PBDV, 46/91=50,5 % des patients avec 1re PBDV stérile ont eu une 2e PBDV. La rentabilité de la 2e PBDV était significativement inférieure à la rentabilité de la 1re (4/46=8,7 % versus 86/177=48,6 % ; p<0,001). La rentabilité cumulée grâce à l’apport de la 2e PBDV faisait augmenter le taux de diagnostic bactériologique de 48,6 % à 67,7 % (90/133), soit un gain de 19,1 %. Au total, 50,3 % des patients avaient reçu des antibiotiques avant leur 1re PBDV. La rentabilité des 1res PBDV en cas d’antibiothérapie préalable était de 39,3 % contre 61,4 % en leur absence. Les facteurs significativement associés à la rentabilité des 1res PBDV étaient l’absence d’antibiothérapie préalable (p=0,001), l’âge jeune (p=0,003), la CRP (p=0,05), la taille de l’aiguille (p=0,023), l’anatomopathologie en faveur de lésions de SDI (p=0,001). Aucun critère d’IRM n’était associé significativement à la rentabilité de la 1re PBDV. Aucune hémoculture post-PBDV n’a permis de porter un diagnostic bactériologique. Après connaissance du résultat bactériologique pour les 4 patients avec 2e PBDV positive, les 2 infectiologues ont changé leur recommandation d’antibiothérapie à chaque fois.

Discussion

L’antibiothérapie malheureusement prescrite plus d’une fois sur deux avant la 1re PBDV réduit fortement la rentabilité des PBDV. Des efforts de formations médicales sont nécessaires pour réduire ces prescriptions d’antibiotiques avant les prélèvements bactériologiques dans les SDI. Les limites de notre étude sont son caractère rétrospectif, monocentrique et l’absence de réalisation systématique d’une 2e PBDV en cas de 1re PBDV stérile. Les forces de notre étude résident dans le nombre de patients, l’exclusion de bactéries saprophytes isolées sur un seul prélèvement, l’exclusion des diagnostics différentiels et des SDI mycobactériennes et fungiques.

Conclusion

La 2e PBDV a une rentabilité plus faible que la 1re mais elle permet une antibiothérapie plus adaptée.

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Vol 89 - N° S1

P. A45 - décembre 2022 Retour au numéro
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