Évaluation et caractérisation de l’atteinte coronaire dans une cohorte de patients atteints de polyarthrite rhumatoïde : une étude transversale - 18/12/22

Résumé |
Introduction |
Compte tenu de l’augmentation du risque cardiovasculaire (CV) dans la polyarthrite rhumatoïde (PR), une stratégie de prévention primaire est recommandée. La stratégie de dépistage et d’évaluation coronarienne n’est pas clairement définie. Si une atteinte de la réserve coronaire a été récemment mise en évidence dans cette population, la prévalence d’une atteinte épicardique ou microcirculatoire n’a pas été explorée.
Matériels et méthodes |
Nous avons inclus dans cette étude transversale des patients atteints de PR > 50 ans traités par biothérapie, sans antécédent CV avec symptomatologie angineuse ou un Heart Score>1 %. La quantification de la réserve perfusionnelle myocardique (RPM) était réalisée lors d’une scintigraphie de perfusion myocardique (stress au dipyridamole+repos) au 99mTc-SestaMIBI. La RPM était calculée par le ratio du débit perfusionnel myocardique au stress sur celui du repos. Une coronarographie avec utilisation de la physiologie coronaire pour caractériser l’atteinte coronaire était par la suite réalisée si la RPM régionale et/ou globale était inférieure à 2. La présence en coronarographie d’une maladie coronaire avec limitation de flux ou d’un pont intramyocardique avec compression systolique définissait l’atteinte macrovasculaire. Une atteinte microvasculaire était caractérisée par un index de résistance microcirculatoire > 25 ou une pression télédiastolique du ventricule gauche anormale > 15mmHg en l’absence d’atteinte épicardique. Les caractéristiques démographiques, du rhumatisme inflammatoire et les facteurs de risque CV étaient collectés à l’inclusion et comparés à l’atteinte de la CFR en scintigraphie. Une analyse multivariée des critères significativement associés (p<0,005) était réalisée.
Résultats |
Dans une cohorte de 129 patients éligibles, 60 patients atteints de PR ont été inclus de 06/2020 à 03/2022, (65 ans en moyenne, 70 % de femmes). Au total, 61,6 % avaient une RPM globale et/ou régionale inférieure à 2. Parmi les patients ayant une RPM, 55 % présentaient une atteinte microvasculaire, 22,5 % macrovasculaires et 22,5 % aucune anomalie en coronarographie. Ce dépistage par RPM en scintigraphie a permis une optimisation du traitement médicamenteux chez 74 % des patients ayant effectués la coronarographie. En analyse univariée, cette diminution était associée à un DAS28-CRP (3,4 versus 2,1 unités ; p 0,005), un âge moyen (66,7 versus 62,3 ans ; p 0,042) et un indice de masse corporelle médian (26,5 versus 23,8kg/m2 ; p 0,021) plus élevés, une durée d’évolution de la maladie plus courte (120,0 versus 132,0 mois ; p 0,018). En analyse multivariée, il persistait l’association avec l’âge (OR : 1,10 ; 95 % IC : 1,01 à 1,19 ; p 0,021) et le DAS28-CRP (OR : 1,81 ; 95 % IC : 1,07 à 3,07 ; p 0,027).
Discussion |
Les résultats sont en accord avec les précédentes études concernant la proportion d’atteinte de la réserve coronarienne et la dysfonction microvasculaire dans la PR. Cependant, cette étude est la première qui a systématiquement caractérisé l’atteinte par coronarographie et physiologie coronaire.
Conclusion |
Chez ces patients PR de plus de 50 ans traités par biothérapie, sans antécédent CV symptomatologie coronarienne ou avec Heart Score>1 %, l’altération de la RPM en scintigraphie de perfusion myocardique est mise en évidence dans 2/3 des cas et est préférentiellement en lien avec une atteinte microvasculaire. L’activité élevée de la maladie rhumatismale semble être un critère devant inciter à réaliser ce dépistage pour une prise en charge thérapeutique préventive adaptée.
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Vol 89 - N° S1
P. A41-A42 - décembre 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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