Densité minérale osseuse et recours à la chirurgie prothétique chez les patients atteints d’arthrose symptomatique de hanche et/ou de genou : résultats de la cohorte KHOALA - 18/12/22
Résumé |
Introduction |
Des modifications osseuses sont étroitement associées à la destruction du cartilage articulaire dans l’arthrose. Si la densité minérale osseuse (DMO) systémique élevée est associée à une augmentation de la prévalence de l’arthrose et des constructions ostéophytiques, son rôle dans la progression de l’arthrose reste en revanche controversé. L’objectif de ce travail était d’analyser les associations entre la DMO et la progression de l’arthrose des membres inférieurs définie par le recours à une chirurgie prothétique de hanche et/ou de genou chez des sujets atteints de gonarthrose et/ou de coxarthrose symptomatique.
Patients et méthodes |
La cohorte KHOALA est constituée de 878 patients âgés de 40 à 70 ans atteints de gonarthrose et/ou coxarthrose symptomatique, suivis durant 10 ans. Une DXA a été réalisée à 3 ans du suivi dans 3 des 6 centres d’investigation. Le critère de jugement principal était le délai de recours à la chirurgie prothétique. Les analyses ont fait appel à des modèles de Cox bivariés et multivariés avec imputations multiples par chained equations (MICE).
Résultats |
Au total, 747 patients ont été suivis à 3 ans, 191 avaient une coxarthrose, 553 une gonarthrose. L’âge moyen de la population étudiée était de 65,3±8,4 ans, 511 (68,4 %) étaient des femmes. Les T-scores du rachis lombaire et de l’extrémité supérieure du fémur moyens étaient de +0,38 et −0,46. Les différences entre les patients ayant bénéficié ou non d’une DXA n’étaient pas cliniquement pertinentes. Cent cinquante-neuf patients ont bénéficié d’une première chirurgie prothétique au cours du suivi de 3 à 10 ans. Pour les deux articulations confondues, il n’y avait pas de différence statistiquement significative entre la densité minérale osseuse et le recours à la chirurgie prothétique à la fois pour le rachis lombaire et le fémur total. Les Hazard Ratio (HR) étaient de 1,17 [IC 95 % 0,99–1,38, p=0,05] pour le rachis lombaire et de 0,82 [IC 95 % 0,62–1,08), p=0,15] pour la hanche. Il n’y avait pas d’association entre la DMO et le recours à la chirurgie prothétique pour les patients inclus pour coxarthrose. Une augmentation du T-score de l’extrémité supérieure du fémur était associée à une diminution du risque de recours à la prothèse chez les patients inclus pour une gonarthrose HR 0,7 [0,5–0,98], p=0,04. Les facteurs associés à un délai de pose de prothèse plus court étaient l’articulation d’inclusion (hanche), un pincement articulaire plus sévère, un score d’ostéophyte plus élevé pour les patients atteints de gonarthrose, et être une femme pour les patients suivis pour coxarthrose.
Conclusion |
À l’exception d’une faible augmentation du délai de recours à la prothèse chez les patients inclus pour gonarthrose ayant une DMO plus élevée au fémur total, il n’y avait pas d’association significative entre DMO et progression de l’arthrose.
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Vol 89 - N° S1
P. A36 - décembre 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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