Évaluation des troubles musculosquelettiques dans la sclérose en plaques : à propos de 30 cas - 18/12/22
Résumé |
Introduction |
En dépit de leur fréquence et leur retentissement, les Troubles musculo-squelettiques (TMS) sont peu étudiés chez les patients avec sclérose en plaque (SEP). L’objectif de cette étude était d’évaluer les TMS chez les patients SEP et de déterminer les facteurs associés au développement de ces troubles. L’objectif secondaire était d’évaluer l’impact fonctionnel des lombalgies chez ces malades.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude transversale portant sur des patients SEP ayant consulté durant une période de 4 mois. Les patients avec un handicap modéré à relativement sévère (EDSS entre 3,5 et 4,5) ont été inclus. Dans cette étude, l’évaluation du degré d’indépendance fonctionnelle a été faite par le MIF. Nous avons cherché un TMS chez ces malades en utilisant « The Nordic Musculoskeletal Questionnaire » (NMQ). Nous avons étudié spécifiquement le retentissement des lombalgies sur les capacités fonctionnelles des patients en utilisant la version arabe validée de l’indice d’Oswestry.
Résultats |
Trente patients, dont 54,7 % des femmes, d’âge moyen de 35,6 ans, ont été inclus. L’EDSS médian était de 4,66. Une obésité a été objectivée chez 16,6 % des sujets avec un BMI moyen de 24,4±5,7kg/m2 [16,4 à 38,3]. Le MIF moyen a été de 97,3 [60 à 126]. Dans cette population d’étude, 23 personnes (76,6 %) avaient au moins deux TMS : une lombalgie chronique a été notée dans 93,3 % des cas, une cervicalgie dans 76,6 % des cas et une atteinte des membres supérieurs dans 86,6 % des cas. La valeur moyenne de l’EVA douleur a été de 56,5±50mm avec des extrêmes allant de 20 à 80mm. Onze personnes (36,6 %) avaient des douleurs intenses (EVA douleur ≥ 70mm). La durée moyenne d’évolution de la symptomatologie était de 5,4±5,1 ans [2 à 8 ans]. Dans cette étude, les douleurs lombaires étaient responsables d’un taux moyen d’incapacité (échelle d’Oswestry) estimé à 66,41 % [20–80 %]. Cette incapacité a été modérée à sévère (Oswestry>21 %) dans 93,33 % des cas. L’étude analytique a objectivé une association significative entre l’existence d’une obésité chez le patient SEP, le niveau d’indépendance fonctionnelle (MIF) et l’apparition d’un TMS (p<0,05). Cependant, aucune association significative n’a été objectivée entre l’existence d’un TMS et les autres paramètres étudiés.
Discussion |
Les douleurs musculosquelettiques sont peu étudiées chez les patients avec SEP et leurs étiologies et facteurs de risque restent hypothétiques. Les asymétries de posture induites par le déficit neurologique et la spasticité peuvent favoriser l’apparition de ces troubles chez ces patients.
Conclusion |
Les TMS ainsi que leur impact fonctionnel ne doivent pas être sous évalués chez les patients SEP. S’intéresser à ces douleurs chroniques et leurs impacts est une exigence éthique chez ces patients déjà fragilisés par leur maladie chronique.
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Vol 89 - N° S1
P. A261 - décembre 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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