Les facteurs prédictifs de l’infection au SARS-CoV-2 chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde - 18/12/22

Résumé |
Introduction |
L’émergence du nouveau virus SARS-CoV-2 a sollicité plusieurs interrogations autours des sujets atteints de rhumatisme inflammatoire chronique et en particulier de polyarthrite rhumatoïde (PR). Ces patients présentent-ils un risque accru d’infection au SARS-CoV-2 ? Les traitements immunosuppresseurs jouent-ils un rôle dans la maladie COVID-19 ? C’est dans ce sens que nous avons mené cette étude ayant pour but d’évaluer la fréquence de la COVID-19 chez les patients atteints de PR et d’identifier les facteurs associés.
Patients et méthodes |
Nous avons mené une étude transversale intéressant 170 patients suivis pour PR au service de rhumatologie Fattouma Bourguiba de Monastir sur une période de 1 an (1 mars 2021–1 mars 2022). En se basant sur la classification de l’OMS [1 ], 3 formes d’infection au SARS-CoV-2 ont été identifiées : forme mineure : ne nécessitant pas une hospitalisation ; forme modérée : nécessitant une hospitalisation en milieu médical ; et forme sévère : nécessitant une hospitalisation en milieu de réanimation.
Résultats |
Nous avons inclus 170 patients dont 145 étaient femmes et 25 étaient hommes. La moyenne d’âge était de 54,18±13,16 ans. Soixante-dix-sept patients (45,3 %) avaient au moins une comorbidité. Tous nos patients étaient sous csDMARDs et seulement 12,9 % étaient sous biothérapie. Les AINS étaient prescrits chez 38,2 % des patients et les corticoïdes chez les 78,2 %. Au cours de la pandémie COVID-19, la majorité de nos patients adhéraient aux mesures préventives. Ils respectaient la distanciation sociale dans 51,8 % (n=88) des cas, utilisaient le gel hydroalcoolique dans 34,1 % des cas (n=58) et portaient les masques de type chirurgical dans 92,4 % des cas (n=157). Cinquante patients, soit 29,4 %, avaient la COVID-19. La forme mineure était la plus fréquente (86 %), suivie par la forme modérée (10 %) et la forme sévère (4 %). L’asthénie était le symptôme le plus fréquent (92 %). L’infection au SARS-CoV-2 était significativement plus fréquente dans les cas du non-respect du confinement total avec un OR de 0,324 [IC à 95 % : 0,135–0,777] (p=0,004) et dans les cas du non-respect de la distanciation sociale avec un OR de 0,661 [IC à 95 % : 0,449–0,972] (p=0,02). Les autres variables cliniques, biologiques, radiologiques et thérapeutiques n’étaient pas associées à l’infection au SARS-COV-2.
Conclusion |
Notre étude confirme les résultats de plusieurs cohortes [4 , 2 , 3 ] : les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde ne courent pas un risque plus élevé d’infection au SARS-CoV-2 par rapport à la population normale. Le non-respect des mesures préventives est un déterminant majeur dans la maladie COVID-19.
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Vol 89 - N° S1
P. A257-A258 - décembre 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.