Les articulations sacro-iliaques en scanner : prévalence, répartition spatiale et association des lésions structurales dans la population ECHOSpA - 18/12/22
Résumé |
Introduction |
Les articulations sacro-iliaques sont le siège de plusieurs pathologies rhumatismales comme la spondyloarthrite axiale (SpA) mais également l’arthrose. Depuis les critères ASAS 2009, le diagnostic de spondyloarthrite axiale repose essentiellement sur la détection d’un œdème osseux en IRM STIR ou T2 fat sat témoin d’une sacro-iliite inflammatoire. Le scanner des sacro-iliaques reste l’examen le plus performant sur le plan structural et permet de détecter plusieurs types de lésions témoin des deux pathologies citées précédemment. Actuellement, l’interprétation du scanner est réalisée de manière globale et il manque de données quant à la répartition spatiale des lésions et leur association. L’objectif est donc d’évaluer la prévalence, la répartition spatiale et les associations entre toutes les lésions structurales au scanner.
Patients et méthodes |
Les patients sont issus de la cohorte ECHOSpA (patients chez qui il existe une suspicion de SpA). Une lecture de scanner des sacro-iliaques a été réalisée, reconstruits en coupe semi-coronale, de trois millimètres d’épaisseur. Les six premières coupes du compartiment synovial ont été sélectionnées puis découpées à chaque fois en quatre quadrants à droite et à gauche. La présence ou absence de chaque lésion structurale a été évaluée de manière binaire : sclérose, ostéophyte, gaz intra-articulaire, géode, pincement de l’interligne, érosion et ankylose. Ensuite, la prévalence de chaque lésion a été étudiée tout comme la répartition spatiale en fonction des coupes, du versant supérieur/inférieur, du versant iliaque/sacré, et leurs associations. La reproductibilité intra- et interlecteur a été étudiée.
Résultats |
Au total, 176 scanners ont pu être étudiés, avec un nombre de 48 quadrants par patient, soit un nombre total de 8448 quadrants étudiés. Au niveau du quadrant, la reproductibilité intralecteur et interlecteur s’échelonnait de 0,47 à 1 et de 0,39 à 0,89 respectivement. Par quadrant, le gaz intra-articulaire était la lésion la plus détectée (n=1378), suivi par le pincement de l’interligne (n=607), la sclérose (n=496), les érosions (n=443), les ostéophytes (n=413), les géodes (n=322) puis l’ankylose (n=68). L’érosion, la sclérose, les géodes et les ostéophytes prédominent largement sur le versant iliaque (p<0,001). Les érosions sont plus souvent détectées dans le versant inférieur que supérieur (p=0,0005) et croient de manière significative du segment antérieur vers le segment postérieur (p<0,0001). Les ostéophytes sont également plus fréquents dans le segment postérieur des articulations sacro-iliaques (p<0,0001). L’association la plus forte retrouvée concerne la sclérose et les érosions avec un OR à 5,81 (IC95 % 4,56–7,40). La sclérose est également associée aux ostéophytes mais de manière moindre avec un OR à 2,18 (1,55–2,93).
Conclusion |
Dans la cohorte ECHOSpA, les lésions structurales présentent une distribution spécifique au sein du compartiment synovial de l’articulation sacro-iliaque. Toutes les lésions dégénératives ne sont pas retrouvées dans le compartiment antérieur ; les ostéophytes sont plus fréquents dans le compartiment postérieur.
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Vol 89 - N° S1
P. A253 - décembre 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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