TENS et douleur radiculaire : quel mode de stimulation choisir ? Résultats de l’étude CROSS-TENS - 18/12/22

Résumé |
Introduction |
La neurostimulation trans-cutanée consiste à délivrer un courant électrique via des électrodes appliquées sur la peau. Son utilisation est recommandée pour le traitement des douleurs radiculaires neuropathiques. Le courant peut être délivré à haute fréquence-basse intensité (mode conventionnel « c-TENS »), à basse fréquence-haute intensité (mode endorphinique) ou selon un mode associant ces 2 types de courant (mode mixte « m-TENS »). Toutefois, aucune donnée ne permet de privilégier l’un par rapport à l’autre. L’objectif de cette étude était de comparer l’efficacité et la tolérance de 2 modes de stimulation : c-TENS et m-TENS.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude prospective, multicentrique, randomisée, en cross-over. Les patients inclus devaient présenter une radiculalgie chronique (durée ≥ 3 mois), neuropathique (score dn4 ≥ 4), et d’intensité au moins modérée (échelle EVA ≥ 40/100mm). Ils étaient randomisés pour recevoir la neurostimulation soit par c-TENS pendant 1 mois, puis par m-TENS le mois suivant, soit dans l’ordre inverse. Les traitements antalgiques associés ne devaient pas être modifiés. Le critère de jugement principal était l’EVA à un mois de chaque traitement. Passés ces 2 mois, les patients pouvaient choisir de poursuivre ou non la neurostimulation, selon le mode de leur choix. Une nouvelle évaluation était réalisée à 6 mois.
Résultats |
Soixante-quatorze patients ont été inclus. L’analyse a pu porter sur 64 patients (analyse en ITT). L’âge moyen était de 51,9 ans (±13,5). La radiculalgie concernait le membre inférieur chez 49 patients (76,6 %) et le membre supérieur chez 15 patients (23,4 %). Elle évoluait depuis 45,2 mois (±51). L’EVA douleur initiale était de 67mm (±12,5). Après 1 mois de traitement, l’EVA passait à 53,9mm (±20,1) sous c-TENS et également à 53,9mm (±21,3) sous m-TENS, soit une différence nulle (±16,2) (p=1) ; une amélioration significative (score d’impression globale de changement PGIC ≥ 5) était rapportée par 25 patients (39,7 %) sous c-TENS et par 26 patients (40,6 %) sous m-TENS, soit une absence d’impact apparent du mode sur ce critère également (p=1). La tolérance était comparable entre les 2 modes, avec très peu événements indésirables, tous mineurs et pour la plupart locaux (en regard des zones d’application des électrodes). Après expérimentation des 2 modes de stimulation, les patients ayant exprimé une préférence ont désigné pour 34 d’entre eux le m-TENS (54 %) et pour 29 (46 %) le c-TENS. Cinquante-neuf patients ont effectué la visite à M6 et 50 (84,7 %) poursuivaient la neurostimulation à cette date.
Discussion |
L’essai en cross-over utilise le patient comme son propre témoin, permettant ainsi de s’affranchir de la variabilité inter-patient. Nos résultats suggèrent que le mode de stimulation n’est pas un critère ayant une influence significative sur l’efficacité du TENS. Plus généralement, on observe que moins de la moitié des patients estime significative l’amélioration obtenue, mais qu’une très large majorité désire poursuivre le traitement après la période test.
Conclusion |
Cette étude ne montre pas de différence en termes d’efficacité ou de tolérance entre une neurostimulation sur un mode conventionnel et un mode associant mode conventionnel et mode endorphinique. Il n’y a pas de raison apparente de privilégier un de ces 2 modes dans les radiculalgies neuropathiques.
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Vol 89 - N° S1
P. A25 - décembre 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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