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Lésions sternales et vertébrales menaçantes en lien avec une maladie de Gorham-Stout : une évolution spectaculaire sous évérolimus ! - 18/12/22

Doi : 10.1016/j.rhum.2022.10.386 
A. Boyard 1, M. Stephant 1, J.M. Berthelot 2, G. Canaud 3, C. Confavreux 4, E. Cornec-Le Gall 5, O. Mercier 6, P. Quehe 7, A. Saraux 1, S. Jousse Joulin 1, D. Cornec 1, D. Guellec 1, A. Tison 1, V. Devauchelle Pensec 1, T. Marhadour 1,
1 Rhumatologie, CHU Brest, Brest 
2 Service de rhumatologie, CHU Hôtel-Dieu, Nantes 
3 Inserm u1151, hôpital Necker, AP–HP, Paris 
4 Rhumatologie, Inserm UMR1033 – université de Lyon – hospices civils de Lyon, Lyon 
5 Néphrologie, CHU Brest, Brest 
6 Service de chirurgie thoracique et vasculaire, hôpital Marie-Lannelongue, Le Plessis-Robinson 
7 Médecine vasculaire et doppler, CHU Brest, Brest 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La maladie de Gorham Stout se caractérise par une prolifération de vaisseaux lymphatiques, sans atypie cellulaire ou phénomène inflammatoire, et pouvant entraîner des phénomènes d’ostéolyse parfois massive ou mortelle.

Observation

Nous rapportons le cas d’un patient de 29 ans exploré initialement en hématologie pour une volumineuse tuméfaction sternale avec splénomégalie. Le bilan d’extension montrait des zones d’ostéolyse sévère du sternum (avec une portion tissulaire de 10cm de grand axe), de plusieurs vertèbres, et du bassin. La biopsie sternale objectivait une prolifération lymphatique CD31+, sans cellule maligne. Le taux de VEGF sanguin était augmenté. L’angio-IRM était compatible avec une maladie de Gorham Stout. Un traitement par bisoprolol et pamidronate fut d’abord essayé, sans succès. La croissance rapide de la tumeur sternale, et l’apparition de signes de souffrance cutanée, motiva, après avis collégial, l’initiation d’un traitement par un inhibiteur de mTOR, l’évérolimus, à la dose de 5mg/jour. Le résultat fut spectaculaire puisque la tuméfaction sternale disparut en quelques semaines, et les examens d’imagerie ultérieurs démontrèrent la réossification des autres lésions axiales. Pour un taux résiduel d’évérolimus moyen à 7ng/mL (objectif entre 3 et 8ng/mL), les effets indésirables du traitement se sont limités à un peu d’acné et une dyslipémie, résolutives sous traitement adapté. Aucun problème de tolérance grave ne s’est manifesté.

Discussion

Le traitement de la maladie de Gorham Stout n’est pas consensuel. L’implication du VEGF dans la physiopathologie a incité certaines équipes à recourir au sunitinib. Le rôle de la voie de signalisation PI3K/AKT/mTOR dans la lympho-angiogénèse a également motivé certains centres à recourir, avec succès, aux inhibiteurs de mTOR, le plus souvent au sirolimus. Enfin, l’implication de cette voie de signalisation a conduit chez notre patient à un séquençage haut débit d’un panel de gènes impliqués dans les syndromes d’hypercroissance, à partir d’ADN extrait des biopsies sur tissu congelé et incluses en paraffine, mais cela n’a pas permis de mettre en évidence de variant pathogène, notamment de variant gain de fonction de PIK3CA.

Conclusion

La maladie de Gorham Stout est rare et potentiellement sévère, mais son traitement n’est pas consensuel. L’évérolimus s’est avéré ici d’efficacité spectaculaire et bien toléré, chez ce jeune patient, sans preuve génétique de syndrome d’hypercroissance.

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Vol 89 - N° S1

P. A246-A247 - décembre 2022 Retour au numéro
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