Efficacité du Tocilizumab chez les patients ayant une Pseudo Polyarthrite Rhizomélique active malgré un traitement par corticothérapie : une étude thérapeutique randomisée - 18/12/22

Résumé |
Introduction |
Les glucocorticoïdes (Prednisone essentiellement) sont le traitement de référence de la pseudo-polyarthrite rhizomélique (PPR), mais les patients ayant une cortico-dépendance ont peu d’options de traitement de recours. La preuve d’efficacité et de la balance en termes d’effets secondaires des anti-interleukine 6, traitement validé dans l’artérite à cellule géante, doivent être évaluées.
Objectif |
Comparer l’efficacité du tocilizumab à un placebo chez des patients atteints de PPR corticodépendante.
Patients et méthodes |
Nous avons randomisé 101 patients inclus dans un essai parallèle en double aveugle contre placebo dans 17 hôpitaux en France, de février 2017 à octobre 2019, avec un dernier suivi en novembre 2020. Les patients présentaient une PPR active (CRP PMR-AS > 10) malgré une posologie de prednisone ≥ 10mg/jour. Ils ont été randomisés pour recevoir du tocilizumab intraveineux (8 mg/kg) (n=51) ou un placebo (n=50) toutes les 4 semaines pendant 24 semaines, associé à une réduction progressive standardisée de la prednisone per os. Le critère principal d’évaluation de l’efficacité a été défini comme un faible score d’activité de la maladie (CRP PMR-AS<10) avec soit une diminution de la prednisone ≤ 5 mg/jour, soit une diminution ≥ 10 mg de la prednisone à la semaine 24. Les critères de jugement secondaires comprenaient l’activité de la maladie, la proportion de patient sevrés en glucocorticoïdes à la semaine 24, et les événements indésirables liés au traitement.
Résultats |
Parmi 101 patients randomisés (âge moyen 67,2 ans ; 68 (67,3 %) femmes), 100 (99 %) ont reçu au moins une perfusion. Le pourcentage de patients ayant atteint le critère d’évaluation principal était de 67,3 % avec le tocilizumab et de 31,4 % avec le placebo (risque relatif ajusté, 2,3 ; intervalle de confiance à 95 % : 1,5 à 3,6 ; p<0,001). Sur 11 critères d’évaluation secondaires prédéfinis à la semaine 24, 7 ont montré des différences significatives ; la CRP PMR-AS moyenne (intervalle de confiance à 95 %) était de 7,5 (5,4 à 9,6) avec le tocilizumab et de 14,9 (11,4 à 18,4) avec le placebo (différence ajustée, 7,5 ; intervalle de confiance à 95 % : 3,8 à 11,2, p<0,001) et la proportion de patients sans glucocorticoïdes était de 49,0 % et 19,6 % respectivement dans ces deux groupes (risque relatif ajusté, 2,5 ; intervalle de confiance à 95 % : 1,8 à 3,5 p<0,001). Les événements indésirables les plus fréquents étaient des infections chez 20 patients (39,2 %) sous le placebo et 23 (46,9 %) sous tocilizumab.
Conclusion |
Parmi les patients atteints de PPR cortico-dépendante, le tocilizumab, par rapport au placebo, a entraîné une proportion significativement plus élevée de patients atteignant une faible activité de la maladie avec une dose réduite de prednisone à 24 semaines. Des essais supplémentaires sont nécessaires pour confirmer l’efficacité et pour déterminer la balance bénéfice/risque du traitement.
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Vol 89 - N° S1
P. A20 - décembre 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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