L’utilisation des biothérapies dans la prise en charge des rhumatismes inflammatoires chroniques (RIC) est devenue fréquente au cours de la dernière décennie. L’information renforcée des patients sur la gestion des biothérapies est cruciale pour améliorer leurs compétences nécessaires à l’autogestion optimisée de leurs traitements. L’objectif de notre étude était d’évaluer, par un autoquestionnaire, les connaissances des patients dans la gestion de leur traitement par biothérapie.

Un questionnaire d’autoévaluation, comportant 11 questions relatives aux domaines de la gestion des biothérapies, a été adressé à des patients suivis pour un RIC sous biothérapie, depuis au minimum 6 mois. Les domaines étudiés étaient : la préparation, le mode d’administration, l’élimination et la conservation du traitement, les effets indésirables possibles et leur gestion, la gestion du risque en cas d’une intervention chirurgicale, les vaccins recommandés et les vaccins contre-indiqués, la gestion du traitement en cas de consultation du dentiste et en cas de voyage. Les participants devaient accorder une note de 0 à 10 à chaque question. Une note plus élevée signifiait une meilleure connaissance. L’analyse statistique a été réalisée en utilisant le logiciel SPSS V26.

Au total, trente-trois patients, suivis pour un RIC sous biothérapie, ont participé à cette étude. L’âge moyen était de 50,45±11,3 ans, avec un sexe-ratio H/F à 0,83. Les patients étaient suivis, soit pour une polyarthrite rhumatoïde (30,3 %, n=10), soit pour une spondyloarthrite (69,7 %, n=23). La durée d’évolution moyenne du RIC était de 13,9±7,7 années [3–35]. Les patients étaient sous biothérapie depuis en moyenne 6,21±4,29 années [1–16]. La biothérapie en cours était prise depuis en moyenne 4,79±3,96 années [1–16]. Les patients étaient sous anti-TNF alpha dans 84,8 % (n=28) et anti IL6 dans 15,1 % (n=5). L’étude analytique a montré que les notes attribuées à la conservation et à l’administration du traitement corrélaient significativement avec la durée du traitement par biothérapie, avec respectivement p à 0,05 et à 0,02. La moyenne des notes attribuées aux domaines de la préparation et l’élimination du produit étaient significativement plus élevée dans le groupe des patients qui recevaient des biothérapies par voie sous-cutanée (p=0,001). Les patients estimaient bien connaître le mode de conservation de leur biothérapie avec une note moyenne de 9,3±0,95 [7–10]. Tous les patients avaient attribué une note à 0 pour la connaissance des vaccins contre-indiqués. Les notes attribuées aux domaines des effets indésirables et de leur gestion étaient basses avec des moyennes respectivement de 2,55±2,76 [0–8] et de 0,88±1,99 [0–6].

Notre étude a montré que les patients, ayant un RIC sous biothérapie, estimaient que leurs connaissances dans la gestion du traitement étaient satisfaisantes, surtout en ce qui concerne sa conservation, son administration et son élimination. En revanche, les effets indésirables et la vaccination ont reçu des notes basses, témoignant d’une connaissance limitée de ces domaines.