Prévalence des fractures vertébrales ostéoporotiques au cours du Cancers Bronchique Non à Petites Cellules (CBNPC) : analyse d’une cohorte de 289 patients - 18/12/22

Résumé |
Introduction |
L’utilisation récente des thérapies ciblées et de l’immunothérapie a permis d’améliorer considérablement la survie des patients atteints de Cancers Bronchique Non à Petites Cellules (CBNPC), en particulier métastatiques. Aussi, il est pertinent de s’intéresser aux comorbidités impactant la qualité de vie et potentiellement le pronostic de la maladie initiale. Les facteurs de risques partagés (tabac, corticothérapie, radiothérapie), font de l’ostéoporose une comorbidité d’intérêt dans le contexte du CBNPC. Le but de cette étude est d’établir la prévalence des fractures vertébrales ostéoporotiques (FVO) et les facteurs de risque de FVO incidente.
Matériels et méthodes |
Les patients suivis pour un CBNPC dans le service d’oncologie thoracique de l’hôpital Bichat au cours de l’année 2021 ont été inclus dans cette étude. L’inclusion était définie par le 1er scanner thoraco-abominopelvien réalisé pour le bilan d’extension du CBNPC au diagnostic. La survenue d’une fracture vertébrale était caractérisée sur le dernier scanner disponible sur la période de suivi, définissant ainsi la fin de période de suivi. Les données analysées par TDM étaient : la présence d’une fracture vertébrale, son caractère ostéoporotique ou non, le nombre, la localisation, et la densité minérale osseuse volumique trabéculaire (vDMO) mesurée dans le corps vertébral de L1 en coupe axiale. Le délai d’apparition depuis le diagnostic a été évalué pour les FVO incidentes. La survie était évaluée à la date du 26 août 2022.
Résultats |
Un total de 289 patients (56 % d’hommes) ont été inclus dans l’étude, avec un âge moyen de 66,4 ans, 82 % des patients était fumeurs (42±22PA en moyenne) et 22 % consommaient de l’alcool régulièrement. L’IMC moyen était de 24,7±5,0kg/m2. 78 % avaient un adénocarcinome et 18 % un carcinome épidermoïde. 61 % étaient métastatiques dont 25 % de localisation osseuse. La durée de suivi moyenne était de 36,3±29,4 mois. À l’inclusion, 10,7 % des patients (31/289) avaient une FVO. Il y avait 40 fractures (24 thoraciques et 16 lombaires, soit en moyenne 1,3±0,6 fracture par patient). À la sortie d’étude, 23,2 % des patients (67/289) avaient une FVO (137 fractures : 92 thoraciques, 45 lombaires soit en moyenne 2,5±3,0 fracture par patient). Au total, 12,5 % des patients (36/289) ont eu une FVO incidente, pour un total de 97 nouvelles fractures (68 thoraciques et 29 lombaires) avec un délai moyen de 23±42 mois. L’incidence des FVO augmente de 12,5 % sur un suivi médian de 36±29mois. En analyse multivariée, les facteurs associés à la survenue d’une FVO incidente était : l’âge (71±10 versus 65±11 ans, p<0,01), la radiothérapie (53 versus 27 %, p<0,01), l’IMC bas (22,5±5 versus 25±5kg/m2, p<0,01), la vDMO à l’inclusion (124±43 versus 172±48 UH, p<0,01) et en fin de suivi (122±51 versus 154±48 UH, p<0,01). Les 1ères analyses de survie en univarié montrent qu’après une période de surmortalié dans le groupe FVO, la survie médiane des patients avec FVO est plus longue (114 versus 92 mois, p=0,019).
Conclusion |
Dans cette population de patients suivis pour un CBPNC, 10,7 % avaient une FVO à l’inclusion, et 12,5 % des patients ont présenté une FVO incidente au cours d’un suivi moyen de 36 mois. La recherche de FVO et une évaluation de la DMO devraient être réalisées systématiquement au diagnostic de CBPNC afin d’évaluer la pertinence d’un traitement préventif anti-ostéoporotique, du fait de l’impact potentiel sur la qualité de vie et la survie.
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Vol 89 - N° S1
P. A17 - décembre 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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