Les rhumatismes inflammatoires chroniques (RIC), comme toutes les pathologies chroniques, peuvent interférer dans la vie quotidienne des malades, y compris la qualité de la vie sexuelle. Dans notre contexte marocain, les problèmes sexuels sont rarement abordés au cours d’une consultation médicale, le plus souvent par la crainte de ne pas savoir comment les aborder ni comment répondre aux questions des malades sur leur sexualité.

L’objectif de cette étude est d’évaluer le fonctionnement sexuel d’un groupe de femmes mariées atteintes de RIC notamment polyarthrite rhumatoïde (PR) ou spondyloarthropathie (SPA).

Il s’agit d’une étude descriptive et analytique. 30 patientes mariées avec un diagnostic confirmé de RIC polyarthrite rhumatoïde (PR) ou (SPA) sans comorbidités pouvant affecter l’activité sexuelle ont été interrogés sur leur fonctionnement sexuel grâce à un questionnaire d’auto-évaluation : le Female sexual function Index (FSFI) incluant plusieurs paramètres : désir, excitation, lubrification, orgasme, satisfaction et douleur.

Au total, 30 patientes répondant aux critères ont accepté de participer à l’étude dont 20 PR et 10 SPA. Leur âge moyen était de 49,3 ans (28–70 ans), la durée moyenne d’évolution du RIC était de 12,2 ans (1–40) et la durée moyenne du mariage était de 24,6 (5–56 ans). 60 % pensaient que la maladie avait affecté leur rapport sexuel et leur activité sexuelle. 65 % patients ont rapporté une diminution de la fréquence des rapports sexuels depuis le début de leur maladie. Le désir d’avoir une relation sexuelle a diminué depuis l’apparition de la maladie chez 26 patients et était nul chez des 2 autres. Les raisons étaient la douleur, l’incapacité physique, la fatigue et les troubles de l’humeur. L’évaluation du fonctionnement sexuel à l’aide de l’indice de la fonction sexuelle féminine (FSFI) a montré un score FSFI moyen de 24,8 (8–32) avec douze femmes.

La vie sexuelle des patients doit être considérée comme un des objectifs importants dans la prise en charge globale des rhumatismes inflammatoires chroniques. Le degré d’handicap, de raideur, de déformations articulaires, la fatigue et les troubles de l’humeur contribuent tous au retentissement sexuel de la maladie, comme le montre notre étude 40 % de nos patients ont un dysfonctionnement sexuel c’est ainsi que nos résultats concordent avec ceux de la littérature.