Dysfonction sexuelle féminine chez des patientes avec lupus érythémateux systémique - 18/12/22

Résumé |
Introduction |
En raison de son implication multisystémique, le lupus érythémateux systémique (LES) peut avoir un impact significatif sur la qualité de vie (Qv) des patients. La (dys)fonction sexuelle est un élément clé de la Qv, mais elle est souvent sous-estimée. On sait peu de choses sur le dysfonctionnement sexuel chez les patients atteints de LES, une condition qui affecte principalement les femmes pendant leur âge fertile. Notre objectif était de déterminer la prévalence de la dysfonction sexuelle chez les femmes atteintes de LES et les prédicteurs de celle-ci.
Patients et méthodes |
Nous avons réalisé une étude transversale, multicentrique dans laquelle des femmes (18–70 ans) ayant un diagnostic clinique de LES (selon leur rhumatologue traitant) ont été incluses. Un questionnaire en ligne anonyme a été réalisé où les données démographiques (par exemple, l’âge), les symptômes de dépression et d’anxiété (HADS), la Qv liée à la santé (SF36) et la fonction sexuelle [Female Sexual Function Index (FSFI)] ont été recueillis. Les données sur les caractéristiques cliniques [activité de la maladie selon le score SLEDAI, atteinte des organes, évaluation des comorbidités (Charlson Comorbidity Index)] et sur le statut du traitement ont été recueillies à partir des dossiers médicaux. Le critère principal était la dysfonction sexuelle, définie comme FSFI<26,5 (seuil validé). Une régression logistique multivariée a été réalisée pour tester l’association des caractéristiques cliniques et démographiques avec la dysfonction sexuelle (présente vs absente).
Résultats |
Au total, 194 patientes atteintes de LES ont été incluses (moyenne âge 44 ans [écart-type (ET) 11]). Le SLEDAI moyen était de 1,7 (ET : 2,2), correspondant à une faible activité de la maladie, et 94 % des patients étaient sous antirhumatismaux modificateurs de la maladie conventionnels. La valeur moyenne de l’HADS était de 9 (0–21), pour les scores de dépression et d’anxiété. Concernant le SF36, la composante mentale avait une valeur moyenne de 61 (0–100) et celle physique de 70 (0–100). Un dysfonctionnement sexuel était présent chez 128 (66 %) patientes. En analyse multivariée (Tableau 1), âge avancé (OR : 1,04 ; IC 95 % : 1,01 ; 1,07), SLEDAI plus élevé (OR : 1,18 ; IC 95 % : 1,01 ; 1,40), score HADS de dépression plus élevé (OR : 1,20 ; IC à 95 % : 1,01 ; 1,43), ainsi qu’une composante mentale du score SF36 plus faible (c’est-à-dire pire) (OR : 0,97 ; IC à 95 % : 0,95 ; 0,98) étaient indépendamment associés à un dysfonctionnement sexuel.
Conclusion |
Le dysfonctionnement sexuel est fréquent chez les femmes atteintes de LES et est influencé à la fois par des éléments de santé physique et mentale. Les cliniciens devraient considérer les deux pour une prise en charge optimale de leurs patients afin d’améliorer la Qv sexuelle.
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Vol 89 - N° S1
P. A151 - décembre 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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