La lombalgie est un motif fréquent de consultation chez les professionnels de santé. Plusieurs composantes douloureuses sont impliquées, notamment la composante neuropathique.

Le but de notre étude était d’évaluer la prévalence de la douleur neuropathique chez les professionnels de santé, préciser les facteurs associés à cette douleur neuropathique et évaluer son retentissement sur la qualité de vie et sur l’activité professionnelle.

Il s’agit d’une étude transversale descriptive et analytique. L’évaluation de la douleur neuropathique a été faite à l’aide de l’échelle de Leeds Assessment of Neuropathic Symptoms and Signs (LANSS) et du score DN4. La qualité de vie a été appréciée par le questionnaire Short Form-12 (SF12). Le retentissement professionnel a été évalué par le score Fear Avoidance Belief Questionnaire (FABQ). L’analyse statistique a été faite par le logiciel SPSS-20.

Au total, 176 professionnelles de santé souffrant de lombalgie chronique ont été inclus. L’âge moyen était de 37,14±8,39 ans (22–62). L’IMC moyen était de 26,24±8,01kg/m². La durée moyenne d’évolution était de 5,86±3,46 ans. L’étiologie de la lombalgie était indéterminée dans 52,2 %, l’arthrose lombaire était rapportée dans 17,2 % des cas et la hernie discale lombaire dans 12,7 %. Les traitements les plus utilisés étaient les AINS oraux (85,4 %), Les AINS topiques (63,1 %) et les myorelaxants (42,7 %). La prévalence de la douleur neuropathique était de 25,8 % selon l’échelle DN4 et 26,4 % selon l’échelle LANSS. La présence de la DN était corrélée positivement au score qualité de vie mental et social (p=0,023 rs=0,34), au score du FABQ travail (p=0,048 et rs=0,53), et au score FABQ activité physique (p=0,036 et rs=0,64). Dans l’analyse multivariée, la douleur neuropathique était associée à l’obésité (p=0,046), au tabagisme (p=0,023) et à l’antécédent de la chirurgie rachidienne (p=0,009).

La prévalence de la douleur neuropathique dans notre population était de 25,8 % et 26,4 % selon les questionnaires DN4 et LANSS respectivement. Elle est responsable d’un retentissement fonctionnel important avec altération de la qualité de vie. Dans notre étude, les facteurs de risque de la DN au cours des lombalgies chroniques étaient, l’obésité, le tabagisme et l’antécédent de la chirurgie rachidienne, ce qui implique le contrôle de ces facteurs de risque modifiables afin d’améliorer la prise en charge et le pronostic des patients.