Intérêt de l’échographie des mains dans le diagnostic différentiel entre rhumatisme psoriasique et arthrose digitale - 18/12/22

Résumé |
Introduction |
L’arthrose digitale constitue une atteinte dégénérative des petites articulations des doigts qui touche habituellement les femmes en péri-ménopause. Elle entraîne essentiellement des douleurs et des déformations des articulations inter-phalangiennes distales pouvant mimer un rhumatisme psoriasique (RPso). L’échographie ostéoarticulaire est un examen peu coûteux et accessible qui peut aider au diagnostic et de ces deux pathologies.
L’objectif de notre étude était de déterminer l’intérêt de l’échographie des mains dans le diagnostic différentiel entre le RPso et l’arthrose digitale.
Patients et méthodes |
Nous avons mené une étude transversale incluant des patients suivis pour un RPso (selon les critères CASPAR) dans sa forme périphérique et des patients ayant une arthrose digitale (selon les critères ACR 1990). Pour chaque patient, un examen clinique suivi d’une étude échographique ont été réalisés. L’échographie des mains a été pratiquée par un même rhumatologue expérimenté en échographie ostéoarticulaire. Les articulations interphalangiennes proximales (IPP) et distales (IPD), hormis celles du premier rayon, ont été examinées de façon systématique et bilatérale en mode B puis en mode Doppler puissance. Les lésions élémentaires suivantes ont été recherchées: synovite, ostéophyte, enthésite des extenseurs des doigts, tendinite des extenseurs des doigts et œdème des tissus mous. Au niveau de chaque site examiné, un score binaire (0=absente, 1=présente) a été attribué à toutes les lésions évaluées. Le seuil de signification « p » était fixé à 0,05.
Résultats |
Nous avons analysé 320 articulations chez 20 patients RPso (13 femmes et 7 hommes) avec un âge moyen de 55,5±12,1 ans [33–77], et 160 articulations chez 10 patients suivis pour une arthrose digitale (9 femmes et un homme) avec un âge moyen de 66,5±11,3 ans [46–78].
La durée d’évolution moyenne du RPso était de 16,7±10,49 années, celle de l’arthrose digitale était de 4±3,12 années. Le nombre d’articulation douloureuse était significativement plus élevé chez les patients RPso (8±5,3 vs 1,5±1,9, p=0,001). De même pour le nombre d’articulations tuméfiées (2,25±2,23 vs 0,10±0,31, p=0,008). L’intensité de la douleur, évaluée par l’échelle visuelle analogique, était comparable entre les deux groupes (p=0,121).
L’étude échographique a montré que l’enthésite des extenseurs des doigts était significativement plus fréquente dans le groupe RPso en comparaison avec le groupe arthrose digitale (39,4% vs 7,5%, p=0,003) avec un nombre comparable d’enthésophytes et de calcifications (p=0,232 et p=0,629 respectivement), mais un nombre d’érosion significativement plus important dans le groupe RPso (p=0,005). Aucun signal Doppler n’a été détecté au niveau des enthèses évaluées. Les synovites et les tendinites des extenseurs des doigts étaient significativement plus fréquentes dans le groupe RPso (p=0,014 et p=0,032 respectivement). L’œdème des tissus mous était exclusivement observé chez les patients RPso (p<0,001). Les ostéophytes n’étaient présents que dans le groupe arthrose digitale (p<0,001).
Conclusion |
Notre étude a montré que l’échographie des mains pourrait constituer un outil utile dans le diagnostic différentiel entre RPso et arthrose digitale. La présence d’ostéophyte oriente vers le diagnostic d’arthrose tandis que les lésions extra-synoviales sont plutôt en faveur du RPso.
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Vol 89 - N° S1
P. A137-A138 - décembre 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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