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La douleur neuropathique (DN) dans la spondyloarthrite et la polyarthrite rhumatoïde : prévalence, association avec les paramètres de la maladie, l’état fonctionnel et la qualité de vie : à propos de 181 cas - 18/12/22

Doi : 10.1016/j.rhum.2022.10.180 
H. Tebaa , F.E. Chekkouri, H. Arabi, A. Mougui, I. El Bouchti
 Rhumatologie, CHU Mohamed VI, Marrakech, Maroc 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Au cours des rhumatismes inflammatoires, notamment la polyarthrite rhumatoïde et la spondyloarthrite, les douleurs ne sont plus classées comme une douleur purement nociceptive, mais comme ayant aussi des composantes neuropathiques importantes. La douleur neuropathique doit être correctement diagnostiquée afin d’orienter le traitement.

Patients et méthodes

On avait inclus 181 patients suivis pour PR et SPA, répondant aux critères ACR/EULAR 2010 et ASAS 2009 respectivement. Les pathologies pouvant induire des douleurs neuropathiques (diabète, hépatite virale, VIH, les dysthyroïdies…) étaient exclues. La douleur était évaluée via l’échelle visuelle analogique (EVA). Le dépistage de la composante neuropathique était fait via les questionnaires DN4 et PAIN-DETECT. L’activité de la maladie était mesurée par le DAS 28 CRP et le DAS28 VS pour la PR et par le BASDAI et l’ASDAS CRP pour les SpA. Le retentissement fonctionnel était évalué par l’indice fonctionnel HAQ pour la PR et le score de BASFI pour les SPA. L’atteinte structurale était évaluée par le score de Sharp pour la PR et le score Msasss pour les SpA. La qualité de vie a été appréciée par l’indicateur de santé de Nottingham (Nottingham health profile). L’analyse statistique était réalisée via SPSS 21.

Résultats

Étude descriptive : l’âge moyen de nos patients était 51 ans±13 ans. Le sexe féminin représentait 88,1 % des cas. Le groupe PR représentait 74 % et le groupe SPA 26 %. Dans le groupe PR, 94 % étaient sous traitement conventionnel, 19 % sous biothérapie, et 96 % sous corticothérapie. Dans le groupe SPA 80 % étaient sous AINS, 31 % sous traitement conventionnel et 7 % sous biothérapie. La DN était détectée respectivement dans le groupe PR et dans le groupe SpA, sur la base du DN4 chez 21 % et 10 % des patients, et sur la base du questionnaire painDETECT chez 10 % et 8 % des patients.

Étude analytique : (1) Le groupe PR : le score DN4 était corrélé positivement au score HAQ (p=0,013 ; rs=0,56), à l’EVA douleur (p=0,002 ; rs=0,21) et à la durée d’évolution de la maladie (p=0,01 ; rs=0,31). Le score PainDETECT était corrélé positivement à la vitesse de sédimentation (p=0,001), au DAS 28 VS (p=0,03 ; rs=0,42) et au sous-groupe (isolation sociale) et (douleur) du score de Nottingham (p=0,005 ; rs=0,92) ; (p=0,012 ; rs=0,33).

(2) Le groupe SPA : le score DN4 était corrélé positivement au score de BASFI (p 0,0023 ; rs=0,19) et à l’indice articulaire (p 0,003 ; rs=0,14). Le score PainDETECT était corrélé positivement à la durée d’évolution de la maladie (p 0,005 ; rs=0,37) et au sous-groupe (mobilité) du score de Nottingham (p=0,04 ; rs=0,47).

Conclusion

La DN est sous-estimée au cours des rhumatismes inflammatoires. Elle est associée à une maladie plus active, à un retentissement fonctionnel plus important et à une altération plus marquée de la qualité de vie. Sa recherche systématique est nécessaire afin de traiter la composante de la douleur sur tous les plans (nociceptive et neuropathique) dans le but d’améliorer la fonction et la qualité de vie des patients.

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Vol 89 - N° S1

P. A125 - décembre 2022 Retour au numéro
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