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Comprendre le phénomène de flexion-relaxation chez les patients atteints de lombalgie chronique non spécifique grâce à la réalité virtuelle - 18/12/22

Doi : 10.1016/j.rhum.2022.10.169 
K. Rose-Dulcina 1, , S. Genevay 2, S. Armand 1
1 Laboratoire de cinésiologie, hôpitaux universitaires de Genève, université de Genève, Geneva, Suisse 
2 Rhumatologie, hôpitaux universitaires de Genève, Geneva, Suisse 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le phénomène de flexion-relaxation (FR) décrit le relâchement naturel qui se produit dans la musculature rachidienne en seconde partie de la flexion du tronc. Chez les patients souffrant de lombalgie commune chronique (LCC) ne se produit pas, la musculature restant en activités [1]. Certains auteurs ont postulé qu’il pourrait s’agir d’un phénomène intrinsèque à la condition de LCC, ce qui en ferait un biomarqueur intéressant. La réalité virtuelle (RV) immersive permet de créer un avatar dont l’amplitude de mouvement peut être désynchronisée du mouvement réel. Le sujet se voit alors bouger plus ou moins qu’il ne le fait en réalité [2]. Nous postulons ici que l’utilisation de ce découplage devrait permettre de discerner si l’absence de phénomène de FR est intrinsèque ou non à la lombalgie commune chronique.

Patients et méthodes

Quinze patients LCC et quinze participants asymptomatiques (PA) similaire en âge ont été recrutés et équipés de 34 marqueurs réfléchissants. La cinématique du tronc a été évaluée avec un système optoélectronique permettant la création d’un avatar utilisable en RV. Le phénomène de FR a été mesuré avec d’électrodes électromyographiques de surface positionnées bilatéralement au niveau des érecteurs spinae longissimus lombaires et quantifié à l’aide d’un ratio (ratio FR) [1]. En conditions de RV, les participants incarnaient un avatar reproduisant en temps réel leurs mouvements. L’environnement virtuel était composé d’une pièce fermée, d’un miroir et, à l’intérieur ce celui-ci, d’une ligne cible à atteindre. Les mouvements du tronc de l’avatar étaient modulés par rapport à la réalité dans cinq conditions RV en appliquant des facteurs d’échelle allant de 0,667 à 1,19 (< 1 : augmentation de la ROM ; > 1 : diminution de la ROM). Les participants n’étaient pas informés de ces modulations. L’amplitude de flexion maximale du tronc de chaque sujet a d’abord été déterminée en condition naturelle. Puis, équipés du casque de RV et se regardant dans le miroir virtuel, il leur a été demandé de réalisé une flexion du tronc suffisante pour que le tronc passe en dessous de la ligne-cible. Deux essais par condition étaient requis et l’ordre des 5 conditions RV était choisi au hasard.

Résultats

L’expérience d’immersion a été rapportée comme réussie par tous les sujets. En condition de RV, les PA et les patients LCC ont significativement augmenté leur angle de flexion. Chez les patients LCC, cette augmentation s’est accompagnée de l’apparition du phénomène de FR mesuré par une diminution du ratio de FR.

Discussion

La RV permet d’augmenter la flexion volontaire maximale du tronc. La flexion volontaire maximale du tronc semble être influencée par un facteur psychologique et non par des limites mécaniques. Même chez les sujets LCC, le FR est directement dépendant de l’angle de flexion maximale.

Conclusion

Ces résultats indiquent que l’absence de phénomène de flexion-relaxation observée chez nombre de patients souffrant de LCC correspond à une limitation de l’angle de flexion. Il ne s’agit donc pas d’un marqueur intrinsèque à la pathologie. En conséquence, contrairement à ce qui a été postulé par certains auteurs, il ne saurait être utilisé comme un biomarqueur.

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Vol 89 - N° S1

P. A118 - décembre 2022 Retour au numéro
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