Tractions lombaires dans les lomboradiculalgies sur hernie discale : une étude prospective contrôlée randomisée de supériorité sur 428 patients - 18/12/22

Résumé |
Introduction |
La lomboradiculalgie est une pathologie fréquente avec comme étiologie principale la hernie discale. Les recommandations sur la prise en charge des douleurs radiculaires ont été publiées en France en 2019 [1 ] : anti-inflammatoires stéroïdiens ou non stéroïdiens, antalgiques, kinésithérapie et éventuellement des infiltrations épidurales lombaires. La place des tractions lombaires est encore discutée.
L’objectif de cette étude était de démontrer la supériorité des tractions lombaires associées au traitement médical par rapport au traitement médical seul dans les douleurs radiculaires sur hernie discale.
Patients et méthodes |
Nous avons réalisé une étude de supériorité, prospective, interventionnelle, monocentrique, randomisée, contrôlée. Les patients inclus devaient présenter une lomboradiculalgie avec une hernie discale sur l’IRM, correspondante au trajet. Les patients aux antécédents d’opération rachidienne étaient exclus, de même que les patients présentant des signes de gravité (syndrome de la queue de cheval, déficit moteur). Les données recueillies étaient les informations démographiques et cliniques dont l’EVS lombaire et radiculaire à l’inclusion, puis à un et trois mois. Les patients étaient randomisés en deux groupes : l’un bénéficiant du traitement médical en association aux tractions lombaires (une séance de tractions par jour sur au moins 3jours consécutifs) et l’autre le traitement médical seul. Le critère de jugement principal était la diminution d’au moins 25 % de la douleur radiculaire évaluée par l’EVS entre l’inclusion et à un mois de suivi. L’EVS radiculaire des patients était également évaluée à trois mois avec comme critère de jugement secondaire une amélioration d’au moins 25 %. Les analyses statistiques ont été réalisées à l’aide du logiciel SAS.
Résultats |
Quatre cents vingt-quatre patients ont été randomisés et analysés : 211 dans le groupe tractions ; 213 dans le groupe traitement médical. Les populations étaient comparables à l’inclusion sans différence significative. Dans le groupe tractions 120/211 patients (57 %) étaient améliorés et 98/213 patients (46 %) dans le groupe médical, avec une différence statistiquement significative (p=0,025) en intention de traiter. En per protocole, 117/203 patients (58 %) dans le groupe tractions et 98/213 patients (46 %) dans le groupe médical étaient améliorés avec une différence statistiquement significative (p=0,018). À trois mois, 114/211 patients (54 %) étaient améliorés dans le groupe tractions et 96/213 patients (45 %) dans le groupe médical (p=0,065). En analyse per protocole, les résultats montraient une amélioration statistiquement significative : 112/203 patients (55 %) dans le groupe tractions et 96/213 patients (45 %) dans le groupe médical (p=0,039). Le nombre d’effets indésirables était similaire dans les deux groupes sans différence statistiquement significative.
Discussion |
Dans la littérature actuelle, les études publiées présentent un manque de puissance ou un biais méthodologique [2 ] qui ne permettent pas de trancher formellement sur l’efficacité des tractions dans la lomboradiculalgie.
Conclusion |
Il s’agit donc de la plus grande étude randomisée, contrôlée mettant en évidence la supériorité des tractions lombaires en association au traitement standard par rapport au traitement médical seul dans la lomboradiculalgie sur hernie discale.
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Vol 89 - N° S1
P. A115-A116 - décembre 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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