La P-sélectine plaquettaire entraîne la production de ROS mitochondriaux dans les neutrophiles et participe à la physiopathogénie du lupus systémique - 18/12/22

Résumé |
Introduction |
Chez les patients atteints de lupus érythémateux systémique (LES) actif, les plaquettes sanguines présentent un phénotype activés, caractérisé par l’expression de la P-sélectine (CD62P). Nous avons récemment montré que les plaquettes des patients ayant un LES actif intéragissent avec les lymphocytes T regulateurs circulants et inhibent leur fonctions immunosuppressives par l’axe P-selectine/CD15s. L’objectif de ce travail était d’investiguer la présence d’interaction plaquettaires avec d’autres populations immunes et d’en évaluer leur importance dans la physiopathologie du LES.
Matériels et méthodes |
Des patients atteints de LES selon les critères ACR/EULAR 2019 étaient inclus pour réaliser une prélèvement sanguin veineux (n=30). Les patients étaient considérés actifs en cas de SLEDAI>=6. L’expression de CD15s (le ligand de la P-sélectine) était évalué sur l’ensemble des cellules immunes circulantes en cytométrie en flux. Les agrégats plaquette/neutrophile étaient identifiés comme évènement CD61+ (plaquette)/CD66b+ (neutrophiles) sur sang total frais évalué en cytométrie. L’imagerie en cellule unique du flux calcique et de la production de radicaux oxygénés (ROS) était réalisé en incubant les cellules avec un fluorophore sensible au calcium (cali-520) ou aux ROS mitochondriaux (MitoSox), puis en évaluant le signal à l’aide d’un microscope à épifluorescence inversé (Olympus IX70). Du plasma exempt de plaquette (platelet-free plasma) était isolé par deux centrifugations successives à 3500xg de sang anticoagulé par l’EDTA, et les taux de P-sélectine soluble et microparticulaire étaient mesurés en ELISA et en cytométrie en flux, respectivement.
Résultats |
Chez les donneurs sains et les patients LES, les neutrophiles circulants exprimaient significativement plus de CD15s comparés aux autres cellules immunes (p<0,001), prédisant une interaction préférentielle entre les neutrophiles et les plaquettes activées. Les agrégats plaquettes/neutrophiles étaient significativement augmentés chez les patients LES actifs par rapport aux LES inactifs et aux donneurs sains (p<0,001), et les agrégats plaquettes/neutrophiles corrélaient au SLEDAI (r=0,59, p<0,001). La P-sélectine induisait un signal calcique intracellulaire dans les neutrophiles humains, qui était inhibé par un anticorps bloquant l’interaction P-sélectine/CD15s ou par un inhibiteur de la kinase Syk. De plus, la P-sélectine induisait la production de ROS d’origine mitochondriaux, via CD15s et Syk. La P-sélectine favorisait la dépolarisation mitochondriale induite par les IgG de patients LES. Chez les patients atteints de LES, la P-sélectine soluble et microparticulaire étaient augmentés lorsque la maladie était active, et leur taux corrélaient à l’activité clinique (SLEDAI) et biologique (C3) de la maladie dans une analyse longitudinale de patient LES.
Conclusion |
Les P-selectine soluble et microparticulaire sont augmentés dans le LES et sont corrélées à l’activité de la maladie. La P-sélectine induit un signal calcique et une production de ROS mitochondriaux dans les neutrophiles, qui participe aux phénomènes de NETose présente dans le LES. L’interaction plaquette/neutrophile participle à la physiopathogénie du LES et pourrait constituer une cible thérapeutique.
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Vol 89 - N° S1
P. A114-A115 - décembre 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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