Ostéoporose post-ménopausique : diminution de l’autophagie des ostéocytes. Étude humaine AVP - 18/12/22

Résumé |
Introduction |
L’ostéoporose (OP) touche une femme sur 3 après la ménopause. Outre la carence oestrogénique, l’augmentation du stress oxydatif est maintenant reconnu comme un mécanisme physiopathologique central de l’OP. L’autophagie est un processus intracellulaire permettant l’élimination et le recyclage des protéines et organelles endommagées. Le processus est initié dans le cytoplasme par la formation d’une vésicule à double membrane appelée autophagosome. Ces vésicules autophagiques sont caractérisées par la présence de la protéine de l’autophagie LC3-II insérée dans la double membrane, ainsi que SQSTM1/p62, un récepteur considéré comme un substrat de l’autophagie. Grâce à l’élimination des mitochondries endommagées, principales sources de radicaux libres oxygénés, l’autophagie joue un rôle majeur dans la réduction du stress oxydatif. Un déclin de l’autophagie lié à l’âge, associé à de nombreux arguments expérimentaux dans des modèles animaux, suggère une implication de l’autophagie dans l’OP. Cependant, une preuve définitive reste à établir chez l’Homme. L’objectif de ce travail est de déterminer pour la première fois si il existe un défaut d’autophagie dans l’OP humaine afin d’ouvrir la voie à de nouvelles approches thérapeutiques.
Matériels et méthodes |
Étude prospective monocentrique incluant des patientes ménopausées de plus de 65 ans, opérées pour une coxarthrose (groupe contrôle) ou pour une fracture du col du fémur (groupe OP) entre 2018 et 2021. Étaient exclus dans les 2 groupes les patientes présentant des traitements ou pathologies connues pour interférer avec l’autophagie, et dans le groupe OP les OP secondaires. L’os cortical du col du fémur prélevé était nettoyé, réduit en poudre, décalcifié et une extraction protéique était réalisée. Le niveau d’expression de LC3-II et SQSTM1/p62 était analysé par Western Blot.
Résultats |
Au total, 43 patientes ont été inclues dans l’analyse : 29 témoins et 14 OP. La vitamine D est comparable dans les 2 groupes. Le niveau d’expression de la protéine LC3-II est significativement diminué chez les patientes OP par rapport aux contrôles (p=0,02), indiquant une diminution du nombre d’autophagosomes chez les OP. Le niveau de LC3-II n’est pas corrélé à l’âge. Il existe une tendance à l’accumulation de la protéine SQSTM1/p62, qui est un substrat de l’autophagie, confirmant ainsi le résultat précédent.
Discussion |
Ces données sont concordantes avec les données expérimentales obtenues chez les rongeurs.
Conclusion |
Ces données démontrent pour la première fois que les patientes OP présentent un déficit d’autophagie dans les ostéocytes, contribuant ainsi à mieux comprendre le rôle de l’autophagie dans la physiopathologie de l’OP. Ceci ouvre de nouvelles perspectives thérapeutiques dans l’OP via la stimulation de l’autophagie osseuse.
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Vol 89 - N° S1
P. A109-A110 - décembre 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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