Le tocilizumbab améliore les perturbations de l’immunité innée au cours des pseudo-polyarthrites rhizoméliques dépendantes des corticoïdes - 18/12/22
Résumé |
Introduction |
La pseudo-polyarthrite rhizomélique (PPR) est maintenant considérée comme une maladie inflammatoire. Néanmoins, les mécanismes immunologiques déclenchant la maladie et ceux en lien avec une dépendance au traitement par corticoïdes restent mal connus. L’effet du tocilizumab sur les cellules immunitaires a été décrit chez des patients n’ayant pas reçu de corticoïdes [1 ]. Toutefois, l’effet du tocilizumab sur les perturbations immunologiques de patients avec une PPR et dépendants des corticoïdes reste inconnu à ce jour.
Matériels et méthodes |
Nous avons analysé les cellules immunitaires de patients atteints de PPR et inclus dans le protocole SEMAPHORE (NCT02908217). Le protocole SEMAPHORE est un essai clinique, randomisé, en double aveugle, évaluant l’efficacité clinique du tocilizumab chez des patients atteints de PPR et dépendants des corticoïdes. Entre l’inclusion et la la douzième semaine, les patients ont reçu des perfusions de placebo ou de tocilizumab, toutes les quatre semaines, associées à une décroissance progressive des corticoïdes.
Nous avons recruté des sujets contrôles (sans maladie auto-immune, infection ou cancer actifs) de la même tranche d’âge et avec le même sex-ratio que la population de patients incluse dans le protocole SEMAPHORE.
Nous avons analysé les cellules immunitaires des patients à l’inclusion et à la semaine 12 et des sujets contrôles en cytométrie. le marquage a été réalisé sur sang total. Quatre panels différents ont été réalisés, regroupant les marqueurs suivants : CD16, CD56, CD19, CD14, CD4, CD8, CD3, CD45, IgD, IgM, CD21, CD27, CD24, CD38, CD5 CD126, CD62L, CD45RA, CD127, CD25. L’analyse a été réalisée sur un cytomètre Navios (Cytoflex, Beckmann Coulter).
Résultats |
Après avoir éliminé les prélèvements sur lesquels la lyse cellulaire ne permettait pas une analyse fiable, nous avons pu inlcure 40 patients et 34 contrôles.
Chez les patients, à l’inclusion et en comparaison aux contrôles, le taux de monocytes classiques CD14+CD16+ était augmenté (82±1 % vs 77±2 %, p=0,01), le taux de monocytes non classiques était diminué (4±0,3 % vs 7±0,6 %, p<0,0001), le taux de granulocytes était augmenté (63±2 % vs 52±2 %, p<0,0001), le taux de lymphocytes NK était diminué (8±1 % vs 13±1 %, p=0,007). Le taux de lymphocytes B était diminué (8±0,6 % vs 10±0,8 %, p=0,03), mais avec un enrichissement en lymphocytes B senescents CD27-IgD- (p<0,0001) et CD21 faible (p=0,04). Le taux de lymphocytes T était augmenté (70±2 % vs 64±2 %, p=0,02), avec un enrichissement en CD4+ (p=0,02) et en T régulateurs (p<0,0001).
Après 12 semaines de traitement, le taux de granulocytes était plus faible (58±5 % vs 73±2 %, p=0,006) et le taux de monocytes plus élevé (8±1 % vs 5±0,5 %, p=0,02) chez les patients ayant reçu du tocilizumab, en comparaison à ceux ayant reçu un placebo.
Discussion |
Les perturbations observées à l’inclusion peuvent être soit en lien avec la PPR, soit en lien avec le traitement prolongé par corticoïdes. Toutefois, nous avions déjà observé une diminution des lymphocytes B chez des patients atteints de PPR et naïfs de traitement.
Conclusion |
L’homéostasie immunitaire est très perturbée chez les patients atteints de PPR et dépendants de la corticothérapie. L’utilisation du tocilizumab semble avoir un impact plus important sur les lignées immunitaires innées que sur les lignées adaptatives.
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Vol 89 - N° S1
P. A105 - décembre 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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