Changer de mode d’action permet un meilleur maintien thérapeutique qu’un second anti-TNF après échec d’un anti-TNF en première ligne de traitement ciblé : données de vraie vie de 488 patients atteints de rhumatisme psoriasique - 18/12/22
Résumé |
Introduction |
La prise en charge des patients atteints de rhumatisme psoriasique (RP) par traitement ciblé a évolué depuis la mise sur le marché de nouvelles molécules aux mécanismes d’action (MoA) différents (anti-IL 12/23, 2013, anti-IL-17, 2015, anti-JAK, 2017 et IL-23p19, 2022). ll se pose la question du positionnement de ces molécules et des séquences thérapeutiques à privilégier. L’objectif était d’identifier les séquences thérapeutiques après échec d’un anti-TNF en première ligne de traitement ciblé et d’en comparer le maintien thérapeutique.
Patients et méthodes |
Nous avons utilisé la source de données IQVIA, « longitudinal treatment dynamics » (LTD), qui comprend les données de délivrance de 45 % des pharmacies d’officine françaises. Un algorithme a permis d’identifier les patients atteints de RP initiant une seconde thérapie ciblée après échec d’un premier anti-TNF en 2016. Les différentes séquences thérapeutiques de ces patients ont été analysées jusqu’au 31 décembre 2021 et sont décrites en nombre de patients et pourcentage, et le maintien thérapeutique par médiane de durée de traitement.
Résultats |
Au total, 554 patients ayant reçu un premier anti-TNF en 2016 ont été identifiés et 488 ont pu être analysés. En 1ère ligne de traitement ciblé, la majorité des patients sont traités par adalimumab (36 %) ou etanercept (30 %). Le certolizumab est davantage utilisé chez les femmes en âge de procréer. La médiane de durée de traitement des anti-TNF en 1ère ligne est de 10 mois, celle de certolizumab est la plus faible à 7 mois.
Parmi les 488 patients étudiés, après échec d’un premier anti-TNF, 349 patients ont initié une thérapie ciblée en 2nde ligne sur la période considérée : 155 (32 %) un 2nd anti-TNF et 194 (40 %) un autre MoA. Le maintien thérapeutique en 2nde ligne de traitement ciblé à 6 mois et 12 mois est respectivement de 51 % et 25 % pour un second anti-TNF, 68 % et 53 % pour l’anti-IL12/23 et 57 % et 42 % pour les anti-IL17.
Les séquences thérapeutiques, parmi les patients ayant reçu 3 traitements ciblés, sont : anti-TNF>anti-TNF>autre MoA (45 %), anti-TNF>autre MoA>anti-TNF (26 %), anti-TNF>autre MoA>autre MoA (20 %) et anti-TNF>anti-TNF>anti-TNF (9 %). Seuls 29 % des patients traités par anti-TNF monoclonal en 1ère ligne puis traités par un autre anti-TNF en 2nde ligne ont été switchés vers l’étanercept (protéine de fusion).
La médiane de durée de traitement des anti-TNF est de 6, 7 et 10 mois pour la 2nde, 3e et 4e ligne de traitement ciblé versus 9, 10 et 6 mois pour les autres MoA.
Discussion |
Les recommandations actuelles ne préconisent pas de séquence thérapeutique préférentielle après échec d’un 1er anti-TNF. Notre étude permet d’analyser les pratiques en vie réelle, à large échelle en France métropolitaine. Il s’agit à notre connaissance de la plus grande étude fournissant des données de maintien thérapeutique après échec d’un anti-TNF en première ligne de thérapie ciblée dans le RP. À l’instar, des données disponibles dans la PR, elle met en évidence un meilleur maintien après changement de MoA versus un 2nd anti-TNF. Des études prospectives sont actuellement en cours pour confirmer ces données.
Conclusion |
Changer de mode d’action (anti-IL17 ou anti-IL12/23) permet un meilleur maintien thérapeutique qu’un second anti-TNF après échec d’un anti-TNF en première ligne de traitement ciblé.
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Vol 89 - N° S1
P. A101 - décembre 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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