Profil de patients éligibles à une expertise pharmaceutique clinique en hôpital de jour - 15/12/22
Résumé |
Contexte |
La pharmacie clinique (PC) est largement développée pour les séjours hospitaliers traditionnels et en officine, mais reste encore confidentielle en hôpital de jour (HDJ). En parallèle, le virage ambulatoire entamé par le système de santé français s’est traduit par la parution en septembre 2020 de l’instruction relative à la gradation des prises en charge ambulatoires. Cette instruction permet une meilleure valorisation de la prise en charge du patient en HDJ : cotation en groupe homogène de séjour (GHS) intermédiaire si participation de 3 intervenants ou cotation en GHS plein si 4 intervenants.
Objectifs |
Établir un profil patient « à risque » et donc éligible à une expertise pharmaceutique clinique (EPC) en HDJ et déterminer la valorisation financière de cette activité.
Patients et méthodes |
Nous avons établi une liste de 10 indicateurs de pertinence (IP) basés sur la littérature nous permettant de détecter, sur les séjours de septembre 2020, des patients à GHS intermédiaires les plus à risque iatrogène : plus de 65 ans polymédiqué, grossesse, cirrhose, maladie rénale chronique (MRC) de stade≥3, score de Charlson (SC)≥2, présence d’au moins un médicament potentiellement inapproprié (MPI) de la liste européenne, présence d’au moins un médicament à risque (MAR) de la liste de l’établissement, chimiothérapie orale, immunosuppresseur (IS), présence d’un dispositif médical implantable (DMI). Les séjours pour lesquels les patients répondent à un ou plusieurs IP sont éligibles à une EPC. Les données biologiques, cliniques, diagnostiques, biométriques et les traitements des patients ont été recueillis à l’aide de l’extraction du programme de médicalisation des systèmes d’information par le département d’information médicale, du dossier médical informatisé, de l’extraction des données biologiques et d’un questionnaire téléphonique.
Résultats |
Sur les 251 patients inclus, l’âge moyen est de 58 ans (SD=18,26), avec 37,5 % d’hommes et 62,5 % de femmes. Quatre-vingt-neuf patients n’ont aucun IP. Cent soixante-deux patients cumulent donc au moins un IP, dont 63 patients qui en cumulent plus de 3. Les IP les plus retrouvés sont le SC≥2 (n=112), la présence d’au moins un MAR (n=72) et les porteurs de DMI (n=61). Viennent en suivant les plus de 65 ans polymédiqués (n=53), la MRC de stade≥3 (n=32), les IS (n=29), puis la présence d’au moins un MPI (n=23). La revalorisation estimée sur le mois de septembre 2020 pour les séjours avec un IP ou plus est de 56 534 €. L’extrapolation annuelle pour les séjours avec un IP ou plus serait de 678 408 € et de 253 356 € pour les séjours à 3 IP ou plus.
Discussion/Conclusion |
Cette étude montre l’intérêt et la pertinence de l’action pharmaceutique en HDJ auprès du patient, tout en augmentant les recettes de l’établissement. Il serait intéressant de développer le lien ville–hôpital avec une transmission des informations recueillies au pharmacien d’officine. Ce travail pourra être un outil pour prioriser le déploiement des activités de PC en HDJ.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Clinical pharmacy services, Hospitalization, Health economics
Plan
Vol 57 - N° 4
P. e15 - décembre 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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