Chez les jeunes adultes et adolescents, les substances psychoactives ou SPA (alcool, cannabis, tabac, médicaments psychotropes et autres substances) sont consommées fréquemment bien que les pratiques soient hétérogènes, variables dans le temps et le plus souvent dissimulées (ou découvertes a posteriori). Ces consommations impliquent des risques et dommages qui justifient la nécessité d’approfondir notre compréhension de cette thématique. Une enquête a été réalisée auprès des étudiants de l’Université de Lorraine (UL) en janvier 2021, afin de faire un constat des consommations de SPA dans cette population particulièrement concernée.

Il s’agit d’une enquête transversale utilisant un questionnaire autoadministré envoyé par e-mail aux étudiants de l’UL en janvier 2021. Ce questionnaire anonyme comportait des questions sur la qualité de vie des étudiants (n=19), sur les SPA consommées médicamenteuses ou non (n=84) et sur les connaissances des risques associés à la prise des SPA.

Au total, 1978 réponses ont été reçues. Les participants étaient majoritairement des femmes (62 %), dans la tranche d’âge de 19–24 ans (74 %). Concernant le statut social et familial des participants, 38 % d’entre eux vivent encore chez leurs parents et 37 % vivent seuls en appartement/maison ou en résidence universitaire. Presque 8 étudiants sur 10 (soit 1489) ayant participé à l’enquête consomment ou ont déjà consommé au moins une SPA (médicamenteuse ou non) : 69 % d’entre eux ont déjà consommé des SPA non médicamenteuses seules, 24 % des substances médicamenteuses et non médicamenteuses et 7 % seulement des médicaments psychoactifs. Sans surprise, l’alcool (90 %) est la SPA la plus largement consommée, suivi du tabac (cigarettes) (57 %) et E-cigarettes (45 %). On retrouve ensuite le cannabis (40 %) et les médicaments psychoactifs (32 % dont 3 % avec un usage récréatif). D’autres SPA ont été déclarées comme les poppers (20 %), le protoxyde d’azote (17 %), la MDMA/ecstasy (8 %) et la cocaïne (4 %). Concernant l’alcool et le cannabis, la majorité des étudiants ont débuté leur consommation avant leurs études à l’UL tandis que la consommation des autres substances (pop- pers, protoxyde d’azote, cocaïne, MDMA/ecstasy) a commencé pendant les études à l’UL pour la majorité d’entre eux. Parmi les usagers, 41 % (score AUDIT) présentent une consommation problématique d’alcool, 14 % (score CAST) de cannabis, 13 % (score DELTA) avec l’usage de la MDMA, 10 % (test de Fagerström) avec le tabac et 4 % (score DELTA) avec le protoxyde d’azote. Les motifs de consommation varient selon les substances, mais l’effet récréatif est le plus souvent recherché. Les SPA pour lesquelles les risques encourus sont mieux connus par les étudiants sont le tabac (36 %) et le cannabis (32 %). En revanche, le protoxyde d’azote et les poppers sont les SPA dont les risques associés sont les moins connus.

Cette étude a permis de mieux cerner les différents modes de consommation des SPA des étudiants de l’UL, ce qui pourrait ensuite permettre de mieux orienter les mesures de prévention. La reconduction de cette étude permettra de suivre l’évolution de ces consommations au sein de cette population.