Usage récréatif de la kétamine : 7 cas d’atteintes urinaires et rénales - 11/12/22
Résumé |
Introduction |
La kétamine est un médicament très largement utilisé dans le milieu hospitalier, principalement comme agent anesthésique. Dans les années 2000, elle apparaît dans les milieux festifs pour ses effets hallucinogènes et dissociatifs, et, depuis 2012 le nombre de notifications liées sont en augmentation en France, avec des consommations en milieux urbains. Les risques des complications uro-néphrologiques sont déjà décrits à suffisance dans la littérature. En revanche, pour la première fois un « cluster » de cas a été notifié au CEIP-A des régions Est.
Matériel et méthode |
Nous décrivons 7 cas graves de consommation de kétamine dans un contexte festif survenus en 2021 en région Grand-Est.
Résultats |
Pour la première fois, le CEIP-Addictovigilance de Nancy a reçu 7 cas graves traitant de la kétamine dont 4 sont issues d’un même cluster de jeunes consommateurs réguliers. Tous ces cas concernent des consommateurs réguliers, en recherche d’effets récréatifs. Parmi les patients, 66 % sont des femmes, avec un âge moyen de 25 ans ; les hommes eux, sont plus jeunes avec une moyenne d’âge de 19 ans. Tous les consommateurs ont été pris en charge pour des douleurs vésicales importantes, une polyurie, une dysurie, voire une hématurie, persistantes depuis plusieurs semaines. Sur les 7 cas, tous les examens cytoscopiques sont douloureux et révèlent une rétractation de la vessie avec pour conséquence une cystite interstitielle avec pyélonéphrite, urétrite et néphromégalie. Les examens montrent des lésions diffuses ou des zones ulcérées dans la vessie avec des calcifications et saignements au moindre remplissage. Ces conséquences sont a priori irréversibles malgré un arrêt de la consommation et un traitement par corticothérapie. Après traitement, on note une amélioration avec une petite récupération de la capacité vésicale mais une persistance des calcifications et séquelles handicapant les patients, les obligeant à uriner toutes les 1 à 2heures. Aussi, deux cas rapportent en plus une insuffisance rénale aiguë obstructive sur sténose rénale. Enfin, pour un cas, une altération de l’état général avec une perte de poids de 10kg et une perforation de la cloison nasale (sniffée) est rapportée et dans un autre, une rhabdomyolyse.
Conclusion |
L’usage régulier de la kétamine expose les usagers à un risque d’addiction et à des conséquences urologiques graves, dont le diagnostic et la prise en charge sont complexes, avec une récupération longue et sans réversibilité complète.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Kétamine, Usage détourné, Complications urinaires et rénales
Plan
Vol 77 - N° 6
P. 777 - novembre 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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