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Complications de la sphère oro-faciale liées à l’abus de substances psychoactives : une revue systématique de la littérature - 11/12/22

Doi : 10.1016/j.therap.2022.10.023 
Emilie Jouanjus 1, 2, , Laura Simonet-Daunizeau 3, Camille Ponte 1, Maryse Lapeyre-Mestre 1, 4, Benjamin Rolland 5
1 Centre d’addictovigilance de Toulouse, CHU de Toulouse, 31000 Toulouse, France 
2 CERPOP (UMR 1295), Inserm-Université Toulouse III Paul-Sabatier, 31000 Toulouse, France 
3 Université Toulouse III - Paul-Sabatier, 31000 Toulouse, France 
4 PEPSS, CIC 1436, Inserm-Université Toulouse III Paul-Sabatier, 31000 Toulouse, France 
5 Service d’addictologie de Lyon, centre hospitalier Le Vinatier, 69000 Lyon, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

L’impact de l’abus de substances psychoactives sur la sphère oro-faciale a été principalement étudié par le prisme d’une substance ou d’un médicament, ou d’une pathologie particulière. L’objectif de ce travail était d’étudier l’impact de la consommation abusive de substances psychoactives (médicamenteuses ou non médicamenteuses) sur la sphère oro-faciale, sans restriction à un type de substance ou de pathologie.

Méthodes

Une revue systématique des articles publiés jusqu’au 31/12/2020 a été réalisée conformément aux recommandations PRISMA. Les bases de données MEDLINE et Cochrane Library ont été consultées. Le processus d’inclusion des articles a été établi à partir d’une équation de recherche large. L’ensemble des articles présentant des données chez les humains utilisant de manière abusive des substances psychoactives et souffrant d’une pathologie oro-faciale ont été inclus, sans critère d’âge. Les effets indésirables survenant en contexte d’usage médical n’ont pas été inclus, ainsi que les méta-analyses. Les articles sélectionnés ont fait l’objet de lectures par différents professionnels (odontologue, addictologue, pharmacologue). Le protocole d’étude a été enregistré dans le registre PROSPERO.

Résultats

Parmi les 184 articles identifiés, 46 ont été sélectionnés. On comptait 27 études observationnelles et 19 rapports de cas, publiés entre 1984 et 2020 (dont près de 65 % ces 10 dernières années). Les publications émanaient d’Europe (n=16), des États-Unis (n=13), mais aussi du Moyen-Orient (n=6), d’Asie (n=5), d’Amérique du Sud (n=5), d’Australie (n=1) et d’Afrique du Sud (n=1). Parmi les complications rapportées, on retrouvait des atteintes de l’organe dentaire (caries), de la muqueuse buccale ou des cavités orale et nasale (nécroses, perforations du palais ou septum nasal). Parmi les substances les plus mentionnées, on retrouvait l’héroïne, la cocaïne/crack et la methamphétamine, y compris dans des situations de polyconsommation. Les voies inhalées et intranasales étaient les plus fréquemment rapportées.

Discussion

Cette revue systématique est originale par son approche globale de l’étude des pathologies oro-faciales survenant en contexte d’abus de substances psychoactives. L’abus de substances psychoactives peut être à l’origine de complications dentaires, buccales, orales ou nasales. L’évaluation clinique et pharmacologique de cette revue permettra d’amener des éléments de compréhension sur les mécanismes pouvant être à l’origine des pathologies oro-faciales. L’apport de données cliniques complémentaires concernant les complications oro-faciales survenant en contexte d’abus semble nécessaire. Il pourrait être promu à travers la déclaration spontanée en addictovigilance, auprès des odontologues particulièrement, dont le diagnostic précis permettrait une amélioration des connaissances.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Pathologies oro-faciales, Addictovigilance, Substance psychoactive, Abus, Santé bucco-dentaire, Dents


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Vol 77 - N° 6

P. 765 - novembre 2022 Retour au numéro
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