Usage détourné de substances volatiles à visée récréative : données du réseau français d’addictovigilance - 11/12/22
Résumé |
Introduction |
Parmi les produits d’abus consommés par voie respiratoire figurent les substances volatiles abusées (SVA). Il s’agit de produits d’usage domestique incluant solvants, colles, flacons aérosols, gaz liquéfiés, etc. (à l’exclusion des poppers et du protoxyde d’azote) détournés de leur utilisation et inhalés le plus souvent à visée ébrionarcotique, sans combustion ni chauffage préalable. Deux précédentes enquêtes d’addictovigilance, portant sur les années 2000–2013 puis 2013–2019, avaient principalement mis en évidence une utilisation de flacons aérosols par des adolescents, avec dans de rares cas des conséquences somatiques graves dont des décès. Une nouvelle mise à jour des données visait à évaluer l’impact éventuel de la pandémie COVID-19 sur la consommation de SVA, telle que rapportée au réseau d’addictovigilance.
Matériel et méthode |
L’ensemble des notifications spontanées et des divers autres signaux concernant des SVA colligés par le réseau français d’addictovigilance entre le 01/01/2020 et le 31/12/2021 a été analysé et mis en parallèle avec les résultats de la période d’enquête précédente. En outre, une mise à jour de la littérature a été effectuée, avec un focus sur les données relatives aux troubles de l’usage et à leurs conséquences sanitaires publiées depuis 2019.
Résultats |
Malgré une 3e période d’enquête nettement plus courte que les précédentes et un effectif en conséquence réduit (51 dossiers analysés vs 146), des tendances remarquables émergent des données d’addictovigilance 2020–2021 : un vieillissement des patients concernés, un sex-ratio davantage masculin et l’utilisation du chloroéthane s’inscrivant possiblement dans un contexte de chemsex. La persistance de cas graves avec mise en jeu du pronostic vital ou décès reste très préoccupante (décès dans 9,3 % des notifications vs 5,8 %). La bibliographie récente a en outre permis d’identifier 2 nouvelles conséquences sanitaires potentielles (hypocalcémie chez des abuseurs d’aérosols propulsés par des dérivés fluorés et impact délétère de l’abus de toluène sur la croissance) et retrouve la même tendance relative au chloroéthane et à son usage détourné à visée explicite ou pressentie de chemsex.
Conclusion |
Le suivi des SVA doit être poursuivi, avec une attention maintenue vis-à-vis des flacons aérosols en général et du chloroéthane en particulier. Des mesures informatives claires et harmonisées à destination du public sur la dangerosité potentielle des flacons aérosols en cas d’inhalation volontaire à visée récréative devraient être envisagées, ainsi qu’une sensibilisation des professionnels de santé susceptibles d’être confrontés à l’usage détourné de SVA dans leur patientèle.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Addictovigilance, Substances volatiles abusées
Plan
Vol 77 - N° 6
P. 761-762 - novembre 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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