Évolution de l’incidence et des résultats à 12 mois de la parathyroïdectomie : 40 ans d’expérience dans un centre de dialyse avec deux services de chirurgie successifs - 09/12/22
Evolution of the incidence and results at 12 months of parathyroidectomy: 40 years of experience in a dialysis center with two successive surgical departments
Résumé |
Introduction |
L’hyperparathyroïdie secondaire reste la principale complication du métabolisme minéral et osseux des patients insuffisants rénaux chroniques. En cas de résistance au traitement médical (vitamine D native et active, calcium et calcimimétiques), la parathyroïdectomie chirurgicale est indiquée. Le but de cette étude rétrospective est de montrer l’évolution de l’incidence et des résultats de la parathyroïdectomie chirurgicale dans notre centre entre 1980 et 2020, alors que les caractéristiques des patients, les stratégies diagnostiques et thérapeutiques ont changé.
Patients et méthodes |
Nous avons collecté les données des patients dialysés ayant eu une première parathyroïdectomie chirurgicale entre 2000 et 2020 (période 2) dans le même service de chirurgie et les avons comparées à des données historiques de patients opérés entre 1980 et 1999 (période 1) dans un autre centre.
Résultats |
Au cours de la période 1, 53 parathyroïdectomies chirurgicales ont été réalisées (2,78/an, de 0 à 5, 8,5/1000 patients-année) vs 56 parathyroïdectomies chirurgicales pendant la période 2 (2,8/an, 0 à 9, 8/1000 patients-année). Les patients des 2 périodes étaient comparables en dehors de l’ancienneté en dialyse, plus grande dans la période 1 (149 ± 170 vs 89 ± 94 mois ; p=0,02). En comparaison avec la population des dialysés du centre de la même période, les patients ayant eu une parathyroïdectomie chirurgicale sont plus jeunes, plus anciens en dialyse, moins souvent diabétiques, mais plus souvent porteurs d’une glomérulopathie ou d’une polykystose. Réalisée systématiquement dans la période 2, l’échographie cervicale a identifié au moins une glande visible dans 78,6 % des cas, alors que la scintigraphie, faite seulement dans 66 % des cas, retrouvait au moins une glande dans 81 % des cas. L’évolution biologique à 12 mois montre une hormone parathyroïdienne > 300 pg/mL dans 30 % des patients dans la période 1 vs 5,3 % dans la période 2, signant l’échec ou la récidive précoce. Une hypoparathyroïdie était plus fréquente dans la période 2 (35,7 vs 18,8 %). Les complications chirurgicales étaient plus nombreuses dans la période 1.
Conclusion |
Malgré les progrès thérapeutiques et stratégiques, l’hyperparathyroïdie secondaire sévère reste toujours aussi fréquente. Elle est favorisée par des cibles d’hormone parathyroïdienne trop élevées, une prévention suboptimale avant la dialyse et la mauvaise tolérance des calcimimétiques. La parathyroïdectomie chirurgicale est efficace et sûre dans notre expérience, entre les mains d’une équipe spécialisée avec un bilan échographique et scintigraphique préopératoire.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Abstract |
Introduction |
Secondary hyperparathyroidism remains the main complication of mineral and bone metabolism in patients with chronic kidney disease. In case of resistance to medical treatment (native and active vitamin D, calcium and calcimimetics), surgical parathyroidectomy is indicated. The aim of this retrospective study is to show the evolution of the incidence and results of surgical parathyroidectomy in our center between 1980 and 2020 as patient characteristics, diagnostic and therapeutic strategies have changed.
Patients and methods |
We collected data from dialysis patients who had a first surgical parathyroidectomy between 2000 and 2020 (period 2) in the same surgical department and compared them with historical data between 1980 and 1999 (period 1) operated in one other center.
Results |
In period 1, 53 surgical parathyroidectomy were performed (2.78/year, 0 to 5, 8.5/1000 patients-year) vs.56 surgical parathyroidectomy in period 2 (2.8/year, 0 to 9, 8/1000 patients-year). The patients of the 2 periods were comparable except for the higher dialysis vintage in period 1 (149±170 vs.89±94 months; P=0.02). In comparison with dialysis patients not requiring surgical parathyroidectomy during the same period, patients who had surgical parathyroidectomy were younger, had higher dialysis vintage and lower diabetes prevalence, but more frequently carriers of glomerulopathy or polycystosis. Systematically performed in period 2, cervical ultrasound identified at least one visible gland in 78.6% of cases while the scintigraphy, performed only in 66% of cases, found at least one gland in 81% of cases. Twelve months after surgery, PTH > 300 pg/mL (marker of secondary hyperparathyroidism recurrence or surgery failure) was present in 30% of patients in period 1 vs. 5.3% in period 2. Hypoparathyroidism was also more frequently observed in period 2 (35.7 vs. 18.8%). Surgical complications were also higher in period 1.
Conclusion |
Despite therapeutic and strategic advances, severe secondary hyperparathyroidism is still as common as ever. It is favored by excessively high PTH targets, by suboptimal prevention before dialysis and poor tolerance of calcimimetics. The surgical parathyroidectomy is effective and safe in the hands of a specialized team with an ultrasound and scintigraphic preoperative assessment.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Calcimimétiques, Calcium, Échographie des parathyroïdes, Hémodialyse, Hyperparathyroïdie secondaire, Hypoparathyroïdie, Insuffisance rénale, Parathyroïdectomie, Scintigraphie des parathyroïdes, Vitamine D
Keywords : Calcimimetics, Calcium, Hemodialysis, Hypoparathyroidism, Parathyroidectomy, Parathyroid scintigraphy, Parathyroid ultrasound, Renal failure, Secondary hyperparathyroidism, Vitamin D
Plan
Vol 18 - N° 7
P. 616-626 - décembre 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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