S'abonner

Effets indésirables associés aux traitements immunomodulateurs de l’artérite à cellules géantes : une étude monocentrique rétrospective - 07/12/22

Doi : 10.1016/j.revmed.2022.10.348 
Q. Gomes de Pinho 1, , A. Daumas 2, A. Benyamine 1, M. Koubi 1, M. Devos 1, G. Kaplanski 3, P.A. Jarrot 3, N. Schleinitz 4, M. Ebbo 4, P. Rossi 1, B. Granel 1
1 Médecine interne, hôpital Nord, Marseille 
2 Médecine interne, Gériatrie et Thérapeutique, Hôpital de la Timone, Marseille 
3 Service de médecine interne, hôpital de la Conception, Marseille 
4 Médecine interne, hôpitaux Universitaires de Marseille Timone, Marseille 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

L’artérite à cellules géantes (ACG) est la vascularite la plus fréquente après 50 ans. Son traitement repose sur une corticothérapie en première ligne et le méthotrexate ou le tocilizumab en seconde ligne. Ces traitements sont associés à des effets indésirables (EI). Nous avons mené une étude rétrospective listant les EI survenus dans une cohorte de patients ACG.

Patients et méthodes

Nous avons inclus tous les patients diagnostiqués ACG entre 2013 et 2022 et suivis pendant au moins 6 mois. Les EI étaient recueillis pour chaque patient et considérés imputables aux traitements après appréciation du clinicien.

Résultats

Parmi les 154 patients suivis, tous ont été traités par corticoïde en première ligne, et 48 ont eu un traitement de seconde ligne : 29 par du méthotrexate (dont 6 traités par tocilizumab en troisième ligne), et 19 par du tocilizumab. Parmi les 154 patients, 92 (59,7 %), ont présenté un EI imputable à la corticothérapie. Trente patients (19,5 %) ont présenté au moins 2 EI liés à la corticothérapie. Les EI liés à la corticothérapie les plus fréquents étaient, par ordre de fréquence décroissante, un diabète chez 33 patients (21,4 %) dont 18 cas de découverte de diabète et 15 cas de décompensation d’un diabète préexistant ; des troubles neuro-psychiatriques chez 29 patients (18,8 %) dont 17 cas d’insomnie ; et une ostéoporose fracturaire chez 27 patients (17,5 %). Vingt-deux patients (14,3 %) ont présenté une infection dont 16 ayant nécessité une hospitalisation, parmi eux, 5 patients étaient aussi sous méthotrexate, et 1 patient sous tocilizumab. Les EI les plus fréquents sous méthotrexate étaient les infections observées chez 7/29 patients (24,1 %) dont 5 patients sous corticothérapie également. Les EI les plus fréquents sous tocilizumab étaient les infections chez 5/25 patients (20 %) dont 1 patient sous corticothérapie également, et les neutropénies chez 4/25 patients (16 %). Durant le suivi, 5 patients sont décédés : 3 d’une cause infectieuse, 1 d’une cause cardio-vasculaire et 1 d’une cause néoplasique.

Discussion

Dans notre série, la survenue d’un EI est fréquente atteignant 59,7 % des patients sous corticothérapie en particulier un diabète, facteur de risque de morbidité mais aussi associé à la mortalité par infection en cas d’ACG dans l’étude de Schmidt et al. [1]. Comme déjà signalé dans la littérature, nous retrouvons dans notre série la morbidité de cause cardio-vasculaire, infectieuse et néoplasique en cas d’ACG [2]. Dans ce contexte, le contrôle du diabète et de l’ensemble des comorbidités ainsi que la diminution de la corticothérapie sont indispensables dans la prise en charge des patients atteints d’ACG. L’épargne cortisonique du méthotrexate et du tocilizumab ne semble pas permettre de réduire le risque infectieux mais est à envisager pour prévenir les risques métaboliques.

Conclusion

Cette série montre l’importance des EI des thérapeutiques utilisées pour traiter l’ACG et la nécessité de les surveiller. La prise en charge du risque métabolique, osseux et infectieux des patients souffrant d’une ACG passe par une épargne cortisonique, la prévention, le dépistage et la prise en charge de leurs comorbidités et une meilleure éducation des patients.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Plan


© 2022  Publié par Elsevier Masson SAS.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 43 - N° S2

P. A536-A537 - décembre 2022 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • Des modes de révélations variables Induisant un retard diagnostic dans la maladie de Takayasu
  • S. Taleb, A. Dahak, L. Z., I. M., S. D., O. F., B. F.
| Article suivant Article suivant
  • Artérite à cellule géantes : quelle stratégie diagnostique ?
  • O. Dhrif, M.S. Hamdi, K. Ines, I. Boukhris, E. Cherif, S. Azzabi, L. Ben Hassine

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2024 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.