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Diagnostic et prise en charge de la carence martiale par les médecins généralistes : état des lieux - 07/12/22

Doi : 10.1016/j.revmed.2022.10.303 
S. Chadli 1, , H. Khibri 1, W. Ammouri 1, M. Maamar 1, H. Harmouche 1, M. Adnaoui 1, Z. Tazi Mezalek 2
1 Médecine interne, CHU Ibn Sina, université Mohammed V, Rabat, Maroc 
2 Médecine interne et hématologie clinique, CHU Ibn Sina, université Mohammed V, Rabat, Maroc 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La carence martiale est une carence nutritionnelle extrêmement fréquente, survenant dans des contextes à la fois physiologiques et pathologiques, et ayant un impact négatif considérable sur la qualité de vie des patients. Le but de notre cette étude est d’évaluer la conduite diagnostique ainsi que la prise en charge thérapeutique de la carence martiale par les médecins généralistes.

Patients et méthodes

Nous avons réalisé une étude prospective auprès de 158 médecins généralistes, par le biais d’un questionnaire portant aussi bien sur leurs connaissances théoriques que sur leurs applications pratiques concernant la carence martiale.

Résultats

Sur 10 consultations de médecine générale, l’anémie était observée dans en moyenne 3±2 (1–10) d’entre elles. Sur 10 cas d’anémie, en moyenne 6±2 (0–10) sont en rapport avec une carence martiale. Cette définition étant retenue sur la base de la ferritine (28 %), de l’hémoglobine (25 %), du VGM (17,8 %), de la CCMH (16 %), du fer sérique (8,8 %), et du coefficient de saturation de la transferrine (3,5 %). Devant une anémie microcytaire et/ou hypochrome, 42 % des médecins généralistes recherchent l’étiologie systématiquement et 58 % tentent un traitement martial d’épreuve, avec éventuelle exploration ultérieure en l’absence de réponse. La notion de carence martiale fonctionnelle est dite connue dans 55 cas, étant définie par l’inflammation (50 %), la perturbation du bilan martial (33 %), le défaut d’apports (9,4 %), et l’excès de pertes (7,1 %). Le rôle de l’hepcidine est déclaré connu dans 29 cas (18 %), dont seulement 16 (10 %) relatifs à l’inhibition de l’absorption du fer. Une enquête étiologique en cas de carence martiale est faite systématiquement dans 57 % des cas à type d’exploration digestive (26 %), d’échographie pelvienne (18,3 %), de bilan martial (17,5 %), de bilan inflammatoire (10,3 %), et d’autres examens (7,2 %). Dans seulement 12 % des cas, l’exploration digestive et l’échographie pelvienne sont faites exclusivement. Les généralistes estiment que la proportion d’effets indésirables du fer oral est de 10 % (n=34), 20 % (n=44), 30 % (n=47), 40 % (n=47) et 50 % (n=25). Les effets rapportés comme étant les plus fréquents sont les troubles digestifs (64 %), la coloration des selles (24,7 %) et l’allergie (9,6 %). La durée optimale du traitement en cas de carence martiale absolue est estimée à un (1,3 %), deux (6,5 %), trois (49 %), quatre (40,6 %), et six mois (2,6 %). Le traitement est jugé être pris de manière complète par les patients dans moins de 50 % (n=18), 50 % (n=55), 80 % (n=62) et 100 % des cas (n=13). Au total, 16 médecins généralistes rapportent avoir beaucoup de patients sous fer oral deuils plusieurs années, 74 en ont très peu, et 62 n’en ont pas du tout. Les principaux motifs de la prise du fer au long cours sont une mauvaise observance (22 %), une réponse insatisfaisante (22 %), une cause non étiquetée (22 %) et une cause digestive ou gynécologique persistante (18,5 %). En ce qui concerne le mode de supplémentation, 56 % des prescripteurs préfèrent le fer seul et 44 % préfèrent le fer avec un complexe vitaminique. Dans le cadre d’une carence martiale fonctionnelle, la prise orale de fer est considérée efficace (n=69), non efficace (n=31) et d’efficacité incertaine (n=47). Le fer injectable était indiqué par 15 médecins (9,4 %), dans le cadre d’une anémie profonde (30 %), d’une impossibilité à utiliser la voie orale (50 %) et d’une insuffisance rénale (20 %).

Conclusion

La carence martiale constitue un motif de consultation fréquent, tout comme elle est souvent révélée fortuitement à l’occasion d’un bilan sanguin de routine. Il s’agit d’une situation courante à laquelle font face les médecins généralistes, d’où l’importance de renforcer leur formation à ce sujet, mais aussi d’encourager la collaboration interdisciplinaire afin de garantir une prise en charge optimale de ces patients.

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Vol 43 - N° S2

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