Un cas de syndrome de Chilaiditi - 07/12/22
Résumé |
Introduction |
Le signe de Chilaiditi est méconnu car la prévalence est faible dans la population générale, mais il est plus fréquemment retrouvé chez les patients âgés, et peut être source de questionnement et d’erreur diagnostique. Toutes les spécialités médicales amenées à prendre en charge des populations âgées devraient donc être informées de ce signe.
Observation |
Un homme de 63 ans ayant pour antécédents une maladie d’Alzheimer et une gastrostomie percutanée était hospitalisé pour douleur abdominale. L’examen physique ainsi que les résultats biologiques étaient sans particularités. La radiographie thoracique montrait un croissant d’air gazeux sous la coupole diaphragmatique droite, avec des haustrations coliques. Le scanner confirmait cette interposition du colon entre le foie et l’hémidiaphragme droit. Le diagnostic de syndrome de Chilaiditi était posé et le patient était traité par antalgiques.
Discussion |
Le signe de Chilaiditi a été décrit pour la 1ère fois par Antoine Béclère en 1899 mais en 1910 Demetrius Chilaiditi a rapporté une série de 3 cas [1 ]. Dans la population générale, la prévalence serait de 0,025 à 0,28 % [2 ] mais atteindrait 1 % des personnes âgées [3 ]. Le sex-ratio hommes/femmes est de 4:1.
Le signe de Chilaiditi est l’interposition colique hépato-diaphragmatique droite, sans expression clinique. Si le patient est symptomatique, on l’appelle syndrome de Chilaiditi, et cela peut se traduire par des douleurs abdominales, une constipation, des nausées ou vomissements, mais également une dyspnée. Il peut se compliquer d’occlusion, volvulus, perforation digestive. Le diagnostic est fait par radiographie thoracique et scanner abdominal.
Les facteurs favorisants sont multiples. On retrouve des facteurs hépato-gastro-entérologiques tels que la cirrhose, une atrophie hépatique, une anomalie du ligament falciforme, un mégacôlon, des adhésions intra-abdominales, une augmentation de la pression abdominale (grossesse, obésité, ascite). Il existe aussi des facteurs respiratoires comme la bronchite chronique obstructive, l’emphysème. D’autres facteurs ont été identifiés comme un retard mental, une schizophrénie.
Un traitement médical avec des antalgiques ou une sonde nasogastrique est suffisant dans la plupart des cas. Les complications sévères peuvent nécessiter un geste chirurgical.
Le principal diagnostic différentiel est le pneumopéritoine qui peut mener à des interventions chirurgicales.
Conclusion |
L’interposition colique hépato-diaphragmatique peut être asymptomatique (signe de Chilaiditi) ou symptomatique (syndrome de Chilaiditi) et entraîner des complications telle qu’une occlusion. Son diagnostic radiologique ne doit pas être confondu avec un pneumopéritoine et il devrait donc être connu du plus grand nombre.
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Vol 43 - N° S2
P. A513 - décembre 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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