Décoaptation fémoro-tibiale (Lift-off) postopératoire et laxité des prothèses totales de genou : fréquence sur une série continue de 906 cas, et conséquences fonctionnelles sur une étude cas témoin au recul moyen de 4 ans - 25/11/22
Tibiofemoral lift-off and resulting laxity following total knee arthroplasty: Frequency in a series of 906 continuous cases and functional consequences at 4 years’ follow-up in a case-control study
Résumé |
Contexte |
L’instabilité fémoro-tibiale est une cause de reprise précoce des arthroplasties de genou. Elle peut être la conséquence d’une laxité fémoro-tibiale notamment dans le plan frontal avec une décoaptation fémoro-tibiale. Les radiographies standards postopératoires avec une décoaptation (lift-off) fémoro-tibiale peuvent-elles faire craindre une laxité ou une possible instabilité ? À notre connaissance, cette relation n’a jamais été testée. Aussi nous avons mené une étude rétrospective pour évaluer : (1) la fréquence du lift-off sur les radiographies postopératoires, (2) la relation entre lift-off et laxité à court terme, (3) les conséquences fonctionnelles.
Hypothèse |
Le lift-off postopératoire est un événement rare et prédictif d’une laxité.
Matériel et méthodes |
Nous avons mené une étude rétrospective, monocentrique sur les radiographies postopératoires entre 2014 et 2016 des patients opérés d’une arthroplastie totale de genou de première intention. Nous avons évalué 906 patients et le lift-off a été défini par un angle fémoro-tibial supérieur ou égal à 3° en postopératoire immédiat (J0) en décharge et sans contrainte. Une analyse fonctionnelle a été menée sur les 17 patients avec un lift-off qui avaient été opérés la première année (2014) afin d’avoir un recul suffisant. Ils ont été comparés à 34 patients appariés opérés la même année, en incluant au hasard au sein des patients sans lift-off avec un ratio 2 pour 1 soit 34 patients. Les données préopératoires et opératoires ont été recueillies à partir du dossier informatique de chaque patient. Les patients ont été évalués à 4 ans postopératoire et évalués par un score subjectif Oxford-48, un score objectif HSS, un score IKS et une évaluation de la satisfaction globale du patient et analyse radiologique avec cliché en stress. Les cas de lift-off observés en 2014 (n=17) ont été appariés avec un groupe contrôle constitué rétrospectivement sur l’année 2014.
Résultat |
La fréquence de l’événement, « lift-off » était de 63/906 soit 7 % et de fréquence régulière sur 3 ans (2014 à 2016) : en 2014, 7,1 % (19/269), en 2015, 6,2 % (22/354) et en 2016, 7,8 % (22/283). L’analyse fonctionnelle n’a pas mis en évidence de différence significative entre les deux groupes (17 avec lift-off versus 34 sans lift-off) pour le genre, l’âge, l’indice de masse corporelle, la déformation selon l’angle HKA préopératoire. Pour l’étude fonctionnelle au recul de 4 ans (12–49 mois), les genoux avec lift-off postopératoire étaient plus laxes (p=0,002), et notamment pour la laxité en stress en varus (p=0,009). Il n’a pas été mis en évidence d’autre différence significative.
Discussion |
Le lift-off postopératoire immédiat des prothèses de genou est un événement, qui n’est pas rare, avec 7 % de fréquence dans notre étude. Même s’il témoigne d’une laxité, du compartiment concerné, il n’y a pas été mis en évidence de conséquence fonctionnelle au recul observé, mais une observation à plus long terme est nécessaire pour valider ce résultat.
Niveau de preuve |
III, étude cas témoin.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Prothèse totale de genou, Laxité, Décoaptation
Plan
☆ | Ne pas utiliser, pour citation, la référence française de cet article, mais celle de l’article original paru dans Orthopaedics & Traumatology: Surgery & Research, en utilisant le DOI ci-dessus. |
Vol 108 - N° 8
P. 1129-1137 - décembre 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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